Avis aux amateurs de raids à VTT : la Trans’ Alpes a maintenant sa version « deux roues », avec la sortie du guide Transalpes VTT, chez Glénat. Cela faisait un moment que nous suivions le projet d’Eric Bérioux, l’auteur, et sommes heureux qu’il l’ait mené à son terme et de si belle manière.
Un guide à classer plutôt parmi les beaux livres que dans les topoguides – même s’il contient les infos d’un topo – avec son format pseudo-carré de 19 cm environ de côté et son papier glacé. La présentation est soignée et les étapes sont présentées avec une fiche technique (police un peu petite ?), le tracé et le descriptif. De superbes photos agrémentent la mise en pages, mettant ainsi en valeur tous les massifs traversés.
L’itinéraire est découpé en cinq tronçons qui sont présentés avec leur profil altimétrique. De plus, dans le livre, un QR code permet d’obtenir la trace gps des étapes au format .gpx, celle-ci étant donnée à titre indicatif.
170 pages pour cette traversée des Alpes à VTT en 25 étapes, entre Saint-Gingolph et Saint-Raphaël : le parcours est bien sûr totalement différent de notre version pédestre de la Trans’ Alpes mais les deux itinéraires se rejoignent toutefois pour quelques heures de route commune entre le refuge de la Blanche et le refuge de Maljasset. D’ailleurs, la Transalpes VTT franchit à cette occasion son point culminant, le Col de la Noire, à 2955 m. Bienvenue donc à cette traversée des Alpes en deux roues et félicitations à Eric pour ce très beau travail.
Etant publiée chez Glénat, vous n’aurez aucun mal à vous procurer la Transalpes VTT…
Journaliste et photographe, Laurence Fleury est basée au pied des Pyrénées où elle écrit dans des journaux et des revues de tourisme et de montagne.
Nous parlerons ici plus particulièrement de deux « réalisations » de Laurence : d’abord, le livre « Une Saison en Refuge » publié en 2012 aux Editions Gypaète, puis un projet de film sur le premier Népalais (Sunar Gurung) devenu guide de haute montagne.
Une Saison en Refuge
Au cours de l’été 2010, Laurence Fleury fait une saison en tant qu’aide-gardien dans un refuge situé au pied d’un somment très très connu des Pyrénées françaises, nommé dans le livre « refuge de la Voie Normale » (je pense que tout le monde aura compris de quel refuge il s’agit).
Au delà de la fatigue inhérente à ce genre de job, l’expérience tourne vite au chemin de croix en raison de rapports pour le moins tendus avec la gardienne du refuge. Cette dernière prend d’ailleurs le doux surnom de « Nelly » dans le livre, clin d’œil à la célèbre Nelly Olson de « La petite maison dans la prairie » ; et en lisant les (més)aventures de Laurence, on mesure à quel point ce surnom est particulièrement bien choisi.
Dans ce livre ne sont pas seulement décrits les rapports très particuliers entre Nelly et Laurence, même si ce sont eux qui ont motivé l’écriture de ce livre – avec un gardien plus « classique », il n’y aurait certainement pas eu ce besoin d’écrire puis de témoigner – on y découvre aussi le quotidien d’un aide-gardien en pleine saison : des journées de travail très longues et des tâches variées et pas toujours ragoûtantes comme la « corvée de chiottes ». Il faut aussi gérer les randonneurs qui arrivent à toute heure et ont parfois des exigences ou des desiderata un peu hors contexte… Le texte est rédigé de manière très spontanée, ce qui donne l’impression d’assister aux événements en temps réel.
Bref, dans ce refuge de la Voie Normale, si la voie est normale, l’ambiance l’est beaucoup moins ; c’est un refuge où la première chose qu’on vous explique lorsque vous arrivez est comment et quand payer. Et à la fin du repas, tout le monde fait (plus ou moins) gentiment la queue avec du liquide ou le chéquier à la main ; on a subitement l’impression de se retrouver à la caisse d’une pizzeria pour étudiants du Quartier Latin un samedi soir, sensation quelque peu incongrue dans un tel décor…
Bien sûr, ce récit concerne une aventure très particulière qui n’a pas vocation à altérer la très bonne réputation des refuges des Pyrénées. Les gardiens de refuge, dans leur grande majorité et pas seulement dans les Pyrénées, aiment leur travail et ne voient pas forcément dans le randonneur ou l’alpiniste qu’un simple crétin venu remplir leur tiroir-caisse. Et si certains gardiens ont vu ce témoignage d’un mauvais œil, c’est peut-être dû à l’idée qu’ils pourraient eux aussi être un jour « espionnés » de l’intérieur par un de leurs aides, ce qui n’est jamais agréable même si l’on n’a rien à se « reprocher ». Mais il faut bien se rappeler que Laurence n’avait pas en tête l’idée de relater son expérience en refuge quand elle y est arrivée ; ce sont les circonstances qui l’y ont poussée.
D’ailleurs, au moment de publier cet article, nous apprenons que le refuge de Baysselance a aujourd’hui de nouveaux gardiens, auxquels nous souhaitons la bienvenue…
Les Amis de Sunar
Cette association créée par Laurence a pour but de financer la réalisation d’un documentaire sur le parcours hors norme d’un berger népalais nommé Sunar Gurung, devenu guide de haute montagne en 2008, diplômé de l’ENSA de Chamonix. Celui-ci a grandement contribué à la création d’une école de guides au Népal, afin que les compétences des guides népalais soient enfin reconnues à leur juste valeur ; car bien sûr, il y a peu d’occidentaux qui gravissent les hauts sommets himalayens sans l’aide de ces guides. Un appel à souscription est lancé pour ce projet en cours de réalisation ; si vous voulez y contribuer, vous trouverez tous les renseignements dans le pdf ci-dessous ou sur le site de Laurence Fleury http://www.laurence-fleury.fr/
Après Joseph Thirant, gardien du refuge de la Grange de Holle à Gavarnie, c’est au tour d’Olivier Cazes, gardien du refuge de Mariailles près du Canigou, de publier un ouvrage de « terroir » au titre parfaitement choisi « Past’oral« .
Mais au contraire de Joseph qui retranscrit intégralement la parole des bergers et artisans de sa vallée, Olivier écrit ou récrit avec un style très personnel des histoires pyrénéennes mais aussi des histoires plus locales, en l’occurrence de bergers ariégeois. Et Olivier est un pur conteur : en quelques pages, les histoires sont narrées dans un style dense et vif, le texte est fluide et truffé de bons mots, si bien qu’on a tendance à le dévorer d’un trait pour pouvoir ensuite feuilleter l’ouvrage plus calmement.
Car le texte est enrichi de photos (ariégeoises elles aussi) pour l’essentiel associées à la transhumance, prises par Olivier en noir et blanc, absolument somptueuses et criantes de vérité (parce qu’elles sont ariégeoises ?). Ajoutez à cela de très belles illustrations (de Régine Bedin) et une mise en pages sobre mais très « classe » qui donnent encore plus de poids à l’ouvrage.
Bref, vous aurez compris qu’on vous recommande chaudement « Past’oral » et nous félicitons encore Olivier pour cette belle réussite. L’ouvrage est disponible au refuge de Mariailles ou à l’adresse suivante : livrepastoral@gmail.com, au prix de 23 €.
Caractéristiques du livre : 96 pages, format 17,3 cm x 24 cm.
Nous voulons ici féliciter Joseph, gardien du refuge de la Grange de Holle à Gavarnie, pour la publication de son ouvrage « Gavarnie sans le Cirque« .
Dans ce livre, Joseph donne la parole à des gens de la Vallée de Gèdre et des alentours qui racontent certains aspects de leur vie dans de courts récits d’une grande simplicité. Les sujets abordés sont bien sûr essentiellement tirés du monde rural et rendent parfaitement compte de la rusticité des conditions de vie dans cette profonde vallée pyrénéenne. Les textes sont illustrés par les superbes clichés de Joseph qui font de ce livre un très beau témoignage écrit et visuel. D’ailleurs, le public ne s’y est pas trompé puisque l’ouvrage, sorti en 2011, a déjà été réimprimé.
Bravo Joseph ! En attendant la suite…
Le livre est disponible dans les librairies des Hautes Pyrénées et au refuge de la Grange de Holle, au prix de 24,80 €. 150 pages. Coordonnées du refuge : 05 62 92 48 77 et grangedeholle@gmail.com
Rappelons que le refuge de la Grange de Holle est une étape de la HRP et maintenant de la Trans Pyr’ ; il est aussi sur le tracé d’une variante du GR10. Et nous félicitons cette fois Catherine et Joseph pour leur gestion « aux petits oignons » de ce beau refuge.