Trans’Alpes ou HRP : des Questions ?

Ce n’est pas encore l’été mais la saison des préparatifs bat son plein. Si vous avez des questions concernant la traversée Trans’Alpes ou la Haute Randonnée Pyrénéenne (dont je m’occupe également), n’hésitez pas à prendre contact avec moi dès maintenant comme certains l’ont déjà fait ; « an effet », plusieurs échanges sont parfois nécessaires pour bien préciser les choses et il arrive qu’après une première réponse de ma part, de nouvelles questions se posent à vous… Etc…

A vos claviers et bonne préparation !

12 réponses sur “Trans’Alpes ou HRP : des Questions ?”

  1. Bonjour,

    Nous avons projeté de faire une partie du parcours de la Trans’Alpes à deux au mois de juin. Nous aurions volontiers fait la totalité du parcours mais nous n’avons qu’un seul mois de disponible.
    Nous avons donc pensé faire les secteurs 2, 3 et 4 et partir au tout début du mois de juin. Nous avons choisi ces secteurs pour une raison pratique : nous souhaitions arriver dans le Queyras puisque nous travaillons pour la saison là-bas.
    Pensez-vous que c’est un choix judicieux ? Ou vaut-il mieux choisir de commencer à partir du secteur 1 ou bien de préférer l’arrivée à la mer ?

    Par ailleurs, nous sommes toutes deux habituées à marcher sans bâtons. Sont-ils réellement indispensables ?

    Et pour finir, nous prévoyons de bivouaquer tous les soirs (sauf exception due à une météo vraiment trop mauvaise), et nous doutons que tous les refuges soient ouverts dès début juin. Les points d’eau « naturels » (ruisseaux, sources….) sont-ils assez fréquents pour permettre d’être autonomes en eau sans compter sur les villages ou les refuges ?

    Je vous remercie par avance si vous prenez le temps de répondre à ces questions !

    Florence

  2. Bonjour,

    vous proposez de partir début juin pour parcourir les secteurs 2, 3 et 4 de la Trans’ Alpes. L’idée est très bonne d’arriver dans le Queyras mais vous risquez de rencontrer de sérieuses difficultés avec l »enneigement, surtout dans le secteur 3 où la plupart des étapes passent à plus de 2800m. En fait, les problèmes risquent de se présenter très vite avec le Mont Buet (ou même le Cheval Blanc) qui se fait plutôt à ski de rando à cette période… Cela dit, il se peut que l’enneigement soit exceptionnellement faible cette année à la fin du printemps. Il faudrait vous renseigner vers la fin mai auprès de quelques refuges comme le Grenairon (au pied du Buet) ou/et le refuge de la Femma (en Vanoise). A priori donc, il paraît plus plausible de partir de Salbertrand (Etape 22) pour aller vers la mer ; vous risquez de trouver encore pas mal de naige mais ça devrait être plus praticable.
    Il me paraît donc utile voire indispensable d’avoir au moins un bâton (et un piolet au cas où). Si la neige est dure dans certains passages, les crampons seraient même les bienvenus.
    Quant à l’eau, il n’y a aucun souci à cette époque de l’année ; la neige fond en abondance et les troupeaux ne sont pas encore montés dans les alpages. Il est même possible que certains torrents soient difficiles à traverser du fait de la fonte des neiges…
    Juin est un bon mois en montagne : c’est le printemps et les sentiers ne sont pas surpeuplés…
    Bons préparatifs et n’hésitez pas à intervenir de nouveau si vous souhaitez plus d’infos.
    Cordialement.
    Jérôme

  3. bonjour, nous partons pour la hrp cet été, l’objectif est de la faire en 30 jours sans forcement suivre le tracé de veron a la lettre…
    notre principale problématique est la gestion de la nourriture: enterrer de la nourriture, se faire ravitailler, sources naturelle,refuges, villages traversés permettant d’acheter à manger?…
    nous ne voulons pas compter sur des ravitaillements extérieurs car nous ne voulons prévoir aucune date pour aucune étape…donc impossible pour nous quand nous serons a gavarnie par exemple…
    il y a t’il de la nourriture pour randonneur (lyophilisé) dans le pays basque, au col de la pierre saint martin, au col du somport, à gavarnie, a parzan,?
    a partie du col de puymorens je m’inquiète moins car je sais que l’on va traverser pas mal de village jusqu’à banyuls…
    merci
    dorian

    1. Bonjour,

      j’ai pris un peu de temps pour vous répondre, le temps de réviser ma géographie pyrénéenne pour les points de ravitaillement…
      D’abord, pour l’eau, il n’y a aucun problème, à part pour quelques sections précisées dans le guide. L’eau des torrents d’altitude est bonne ; on peut même boire directement l’eau de certains lacs haut perchés. Prendre quelques pastilles au cas où.
      Vous évoquez, à juste titre, le problème du ravitaillement sur la HRP. L’idée de planquer de la nourriture est bonne mais elle implique bien entendu de passer avant aux endroits que vous aurez choisis, et s’ils sont en altitude, d’attendre que la neige soit fondue pour y aller. Il faut que cette nourriture soit hors de portée du renard mais aussi de l’hermine qui a tôt fait de vous déchirer un emballage de pain de mie par exemple…
      Sinon, les refuges gardés vendent en général des sandwiches, des biscuits, du chocolat… certains ont du gaz et d’autres bricoles. Et il est possible d’y manger, en général bien et copieusement, le midi ou le soir.
      En ce qui concerne le lyophilisé, à part les soupes, je ne sais pas si les épiceries de montagne sont bien achalandées en la matière mais n’étant pas amateur, je n’affirme rien. Peut-être plus du côté espagnol (Bielsa, Benasque) ?
      Pour les points de ravitaillement « classique », il n’y a pas de problème jusqu’à la Pierre St-Martin (même si l’épicerie de la station est fermée, il y en a maintenant une au refuge Jeandel).
      Ensuite, entre la Pierre et la Vallée d’Ossau, de nombreux bergers vendent du bon fromage de brebis (le seul problème, c’est le pain…). L’épicerie du Col du Somport était fermée en 2010 ; peut-être sera-t-telle à nouveau ouverte en 2012 ?
      Il faut attendre Gavarnie pour un ravitaillement digne de ce nom (supérette + boulangerie assez bien achalandée + …). Peu après, il y a Parzan et Bielsa, du côté espagnol.
      Ensuite, tout dépend de votre parcours mais de toutes façons, il n’y a plus rien sur l’itinéraire principal pendant un bon bout de temps. En vallée de Benasque, il y a une supérette au camping Aneto (sur la variante qui visite le massif des posets), et il y a Benasque, qu’on peut relier en stop ou en navette.
      Ensuite, il y aurait Salardu. Si vous passez par le Port de la Bonaigua (conseillé), sachez qu’il y a maintenant une navette qui peut vous descendre à Salardu pour ravitailler et/ou y passer la nuit. Retour au Port de la Bonaigua par la navette. Sinon, il y a des sandwiches à l’auberge du Port de la Bonaigua (qui fermait à 18h ces dernières années). A Alos d’Isil, le bar-restau-épicerie était fermé ces dernières années, à la suite du décès de la femme super sympa qui s’en occupait. Par contre, en stop ou en taxi, on peut descendre à Esterri d’Aneu (12 km je crois) pour un ravitaillement complet.
      Depuis Enric Pujol ou Certascan (en passant, n’hésitez pas à soutenir son gardien Alejandro, voir un des articles sur le site), on peut descendre à Tavascan mais, à notre avis, il vaut mieux tracer sur Mounicou (super bon accueil, dépannage pour le repas du soir) et de là, faire un AR en stop ou en taxi dans la vallée à Auzat et Vicdessos.
      Ensuite, l’Andorre. Après El Serrat (en fait, après la Collada dels Meners), on peut descendre à Soldeu mais nous conseillons vivement de pousser jusqu’à l’Hospitalet-près-l’Andorre où il y a une épicerie et un gîte d’étape-épicerie (bon accueil). Il n’y a plus rien au camping d’Incles mais le refugi de Juclar est maintenant gardé ; de plus, le passage par le Pas de la Case nous paraît vraiment à éviter…
      Ensuite, après le Carlit, il y a Bolquère (et Superbolquère, tout près du tracé normal) puis Amélie et le Perthus.
      Morale de l’histoire : il faudra sans doute faire un petit crochet de temps en temps pour acheter quelques calories…
      Voilà pour ces menues précisions. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à revenir à la charge…
      Meilleurs vœux à vous pour 2012 et bonne rando !
      Jérôme

  4. Bonjour,

    j’ai réalisé la HRP en 2010 en 32 jours. Un ami qui l’avait fait il y a quelques années m’avait soufflé une solution très intéressante que j’ai adoptée : l’envoi de colis en poste restante. J’ai effectué 2 envois, un à Gavarnie (atteint après 12 jours de marche), et un second à l’Hospitalet près l’Andorre (25 jours). A Gavarnie, j’ai récupéré mon colis à l’office de tourisme (très sympa, tout comme le gite d’étape le Gypaète). J’avais un peu plus de 7kg de nourriture pour tenir jusqu’à l’Hospitalet où j’ai récupéré mon colis à la poste, juste à côté du bar épicerie (très sympa aussi).
    En juin je me lance sur l’itinéraire Transalpes et je compte faire des envois dans 3 gites et une poste.
    C’est une solution économique et plus sure que le dépôt sur place.
    Bonne traversée…

    Alain

  5. Bonjour Jérôme

    Mon ami et moi venons de terminer les étapes 1 à 11 de la Trans’Alpes et souhaitons te faire part de nos impressions et quelques suggestions.

    Je le fais ici dans ce blog ou y a-t-il un email où tu préfères avoir ce genre de chose ?

    Déjà je peux te dire que c’était une superbe expérience, merci pour le beau travail d’inventer et décrire la Trans’Alpes!

    A bientôt,

    Gabriela

    1. Pour le récit de vos aventures, vos remarques sur l’itinéraire ou sur le topo, vous pouvez vous épancher sans retenue (ou presque) en faisant un commentaire sur l’article que je viens de publier et intitulé Trans’ Alpes, HRP, Trans Pyr’ : un cru 2013 exceptionnel….
      Il nous paraît plus simple de compiler tous les commentaires dans une même rubrique ; elle sera plus facile à consulter pour les randonneurs.

  6. Bonjour,

    Après avoir effectué la HRP il y a quelques années (en 2007: merci d’ailleurs car j’avais pu alors bénéficier de la toute fraiche mise à jour que vous veniez de faire avec notamment les variantes Sud), je compte faire la Trans’Alpes l’été prochain.
    Comme l’organisation s’avère un peu complexe pour la faire sur juillet-août, j’aurais voulu débuter mi- voire début juin. Aussi je pensais la faire à contre sens : de Menton au Léman puisque vous suggérez dans le topo guide de faire la partie Sud puis la partie Nord en 2 fois aux personnes voulant commencer plus tôt dans la saison. Qu’en pensez-vous ?
    Evidemment il est difficile de prévoir l’enneigement d’une année à l’autre mais de votre expérience: cela vous apparaît-il compatible avec un enneigement « standard » ?

    Merci par avance pour vos conseils,

    Nicolas

    1. Essayons donc de considérer un enneigement « standard »… En premier lieu, il me paraît vraiment difficile de partir début juin, dans un sens ou dans l’autre. D’autre part, d’une manière générale, en parcourant la Trans’ Alpes en sens inverse, on descend les versants Nord des cols, qui sont les plus enneigés ; et cela peut ajouter une petite difficulté.
      Si on fait la Trans’ Alpes à l’envers, les problèmes d’enneigement surviennent très vite, dès le refuge de Valmasque, après la Vallée des Merveilles. Et après le refuge Pagari, l’étape qui mène au refuge Soria-Ellena (étape 38) risque d’être très enneigée, ainsi que l’étape qui traverse le massif de l’Argentera. Et ce sont des étapes peu faciles…

      C’est pourquoi, même en partant mi-juin, j’aurais tendance à conseiller plutôt un départ au niveau de Salbertrand, comme je le suggère dans Trans’ Alpes. Le gros avantage de cette option est de commencer par une étape qui sera déneigée à coup sûr et en terrain facile. Le premier col qui risque d’être enneigé est le Col Clapis, après Pragelato, mais il n’est pas particulièrement difficile. Ensuite, on aborde le Queyras, dont les cols pourront être enneigés mais sans poser de gros problèmes. La première étape sérieuse qui peut se présenter est celle qui fait le tour des Aiguilles de Chambeyron (étape 29), ce qui laisse donc beaucoup plus de temps pour se faire les jambes et s’acclimater aux premiers névés.

      Ajoutons pour finir que si le relief est vraiment très enneigé, certains repères donnés dans le descriptif, voire certaines sentes, peuvent être moins apparents, encore plus si l’on parcourt l’itinéraire à contresens ; d’autre part, pour les étapes où l’orientation est importante, il faudra fournir un gros effort d’imagination pour interpréter le descriptif à l’envers… Bien sûr, tout dépend de votre forme physique, de votre habitude des terrains enneigés et de votre sens de l’orientation…

      Jérôme

  7. Bonjour Jèrome, nous partons à 2 presque sexagénaires sur un mixte entre la trans’pyr et le GR10, le 18 juin 2019 de Banyuls vers Hendaye. Nous avions pratiqué le GR10 sur 5 ans souvent en juillet.
    A la lecture du trans’pyr, je me demande si nous prenons des risques concernant l’enneigement. Bien qu’étant randonneuse itinérante depuis de longues années, l’utilisation d’un piolet ne fait pas partie de mes compétences….
    Merci
    Marie-Laurence

  8. Bonjour Jérôme,
    Nous envisageons de faire, du 6 aout au 25 aout 2019, la Trans’Alpes de l’étape 28 (secteur 5) à l’étape 41 (Menton).

    Certaines étapes semblent requérir l’usage de piolet, crampons et corde (notamment l’étape 38). Nous n’avons pas cette expérience et souhaitant voyager le plus léger possible, l’idée d’avoir à transporter ce matériel nous enchante guère. Mi août, vous semble t il effectivement nécessaire de prévoir ce matériel? Est il aisé de prendre les itinéraires de secours plus accessibles, même si plus long ? Par exemple, dans l’étape 38, il est proposé un itinéraire de secours. Combien de temps faut il si nous options pour cet itinéraire (2 jours au lieu d’un 1 ou plus)?

    En ayant l’itinéraire de la Trans’Alpes et le GR5, est il aisé de se prévoir des itinéraires idéaux et des itinéraires de repli en fonction de la météo (état des névé…) et de notre forme, ou switcher d’un itinéraire est malaisé en fait ?

    En vous remerciant de vos éléments, précieux pour la construction de notre projet

  9. Bonjour,
    Je tenais à faire part de mon expérience malheureuse sur la Trans’Pyr cet été afin que de futurs randonneurs ne fassent pas les mêmes erreurs que moi. Notre projet initial était de partir de Mounicou (étape 14) puis de rejoindre sur 3 semaines environ le cirque de Gavarnie en passant par un mixte TransPyr/GR 11. Sur l’étape 15 (refuge Pinet – Baborte), nous avons loupé la bifurcation qui mène au col de Sotlo (ce qui doit correspondre au point de repère 2:45 sur le guide). Je tiens à préciser que l’enneigement était encore très important fin juin. Nous avons continué tout droit vers le pic de Verdaguer. Utilisant l’application Iphigénie, j’avais téléchargé plusieurs fonds de cartes dont les cartes gratuites OpenCycle. Sur celle-ci, un itinéraire était indiqué allant du pic de Verdaguer au port de Sotlo. Nous avons décidé de le prendre, pour éviter d’avoir à faire demi-tour. Ce choix s’avéra une grosse erreur. Nous avons appris plus tard que cet itinéraire n’était pas un chemin de randonnée (il ne figure d’ailleurs pas sur la carte IGN française), mais une course d’arêtes. Après avoir galéré pendant une heure sur cet itinéraire, nous avons décidé – 2ème erreur grave – de rejoindre un névé qui nous semblait plus facile à traverser pour rejoindre l’itinéraire que nous aurions du emprunter initialement. En traversant ce névé, ma femme a glissé (3ème erreur grave – nous n’avions pas mis les crampons car la neige nous semblait assez molle) et a fait une chute importante qui lui a valu plusieurs fractures au niveau des vertèbres et du bassin. Evidemment, aucune liaison téléphonique ne passait à cet endroit. Je passe sur l’épisode qui m’a tout de même permis de faire intervenir le PGHM et qui s’est soldé par une évacuation en hélicoptère sur l’hôpital de Foix pour le reste des vacances. Dans notre malheur, nous avons eu beaucoup de chance car les lésions auraient pu être beaucoup plus graves, voire mortelles, compte tenu de la chute effectuée.
    Je retire cependant de cette expérience quelques enseignements, qui paraissent évidents, mais que l’on a tendance à oublier tant que l’on n’a pas vécu ce type d’accident :
    – les conditions de montagne en début d’été (c’était le 24 juin) n’ont rien à voir avec les conditions que l’on peut trouver en fin d’été (période à laquelle j’ai l’habitude de randonner). En particulier, sur la HRP, l’enneigement peut être important au dessus de 2400 m.
    – la HRP c’est de la haute-montagne : pas de réseau téléphonique sur une bonne partie de l’itinéraire, peu de randonneurs sur certains tronçons. L’intervention des secours peut être délicate.
    – même si nous n’étions pas sur le bon chemin, l’utilisation des crampons et d’un piolet me semble une sécurité indispensable à cette période (voire une corde sur certains passages en fonction de l’expérience des randonneurs).
    – et un mini-stage pour apprendre à s’en servir n’est pas superflu. En particulier, la manipulation d’un piolet pour enrayer une glissade n’est pas si intuitive que cela.
    – ne pas hésiter à faire demi-tour dès que l’on a dévié de l’itinéraire principal.
    – ne pas faire aveuglément confiance aux cartes Open source qui, visiblement, recensent des itinéraires qui sont en réalité des courses de montagne
    – et prendre le temps de réfléchir et d’analyser calmement la situation avant qu’elle devienne dangereuse. Quand je raconte ce qui nous est arrivé, ça me paraît rétrospectivement incroyable d’avoir cumulé autant d’erreurs dans une même journée, et pourtant je les ai faites.

    Je finis ce message par une note positive : notre traversée fut courte mais le peu que nous en avons vu était très beau et nous donne malgré tout envie d’y retourner.

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