Trans’ Alpes, Trans Pyr’ et HRP 2016 : vos retours

Alors que de nombreux randonneurs sont déjà rentrés de leur périple dans les Alpes ou dans les Pyrénées, nous ouvrons avec un peu de retard notre rubrique sur vos retours de rando 2016.
Vous pouvez nous renseigner sur les changements que vous aurez observés (gardiens de refuge, état de certaines cabanes, itinéraire…) mais aussi nous livrer vos impressions sur les paysages traversés, sur vos rencontres humaines et animales ; ou suggérer de nouvelles variantes…

27 réponses sur “Trans’ Alpes, Trans Pyr’ et HRP 2016 : vos retours”

  1. Pseudo: Patrice83
    Je viens de terminer la traversée des pyrénées de Banyuls à Hendaye du 21 juin au 25 juillet 2016
    Quelques remarques sur le topo, qui j’espère apporterons des points positifs dans son évolution
    Etape 6 repère horaire 1:45. Source à environ 300m du refuge de Pla Guilhem.
    Depuis le refuge prendre une orientation S/O et en conservant la même altitude vous trouverez une source. Par temps dégagé, vous verrez au loin une zone verte avec un rocher plat surmonté d’un cairn. Source visitée en 2015 et 24/06/2016 et alimentée
    Etape 10 repère horaire 0:00. Sortie de l’Hospitalet
    Sortir de l’Hospitalet par le passage à niveau et remonter la route nationale, après la centrale ERDF, emprunter le sentier à droite. Pas vu de panneau indiquant « Refuge de Rhule », un balisage GR visible un peu plus haut.
    Etape 10 page 55 repère horaire 1:20
    « Ou l’on retrouve l’itinéraire de l’étape 11 », lorsque vous arrivez sur la grande piste, traversez le torrent devant vous et remontez en face vous pour retrouver le sentier qui monte à la cabane Sorda, le panneau est au sol.
    Etape 22 page 121 repère horaire 2:30. Qui laisse à droite un laquet de forme complexe, modifier par qui laisse à gauche un laquet de forme complexe.
    Etape 34 page 181 repère horaire 4:30. fin de chapitre « prendre une petite route à droite vers 1265m pendant 3 minutes » En réalité, il faut franchir une chaîne qui barre la route pendant ces 3 minutes et prendre à gauche un sentier « panneau Saoubiste » qui monte en forêt en gros SSO
    Etape 41 page 208 repère horaire 3:15. Il est écrit « quitter alors les balises du GR10 et rejoindre le sommet au sud ». Avec une visibilité inférieur à 30m impossible de s’orienter sans GPS. La seule solution continuer sur le GR10 jusqu’au cromlechs que vous laissés à votre droite, emprunter le sentier à gauche balisé GRT9 qui vous emmène directement au col d’Oraaté et si la visibilité est vraiment nul, de ce col vous pouvez suivre le GR12 en direction de Azpegi qui passe près du refugio Azpegiko Aterbea (page 211 repère horaire 2:45). Ce GR12 est parfaitement balisé par temps de brouillard, une balise tous les 30m, merci à nos amis espagnol
    à bientôt
    Patrice83

  2. Bonjour à tous,

    Après 2 parties de Transalpes  » aménagée » ( bivouacs, bonus, modifications d itinéraire ….) en 2014 et 2015, je reviens tout juste d une 3 e partie de 7 jours, entre le Boreon et la madone de Fenestre.
    Un très grand merci à Jérôme Bonnaux pour ce parcours, le topo précieux, les scans de carte ASF introuvable qu il a bien voulu me faire l an dernier et qui m ont été bien utiles!!!

    Pour cette année: bivouac au lac du mercantour, accès cairné à la cime du mercantour par des blocs et pentes herbeuses, descente directe par l arête sur le col du mercantour ( cairné). Il est possible sinon de rejoindre directement le col Cerise depuis le lac du Mercantour, par une sente cairnée ouest- nord ouest.
    Depuis le col du mercantour, Sentier italien ( points rouges) qui passe sous le lac Nasta. Très beaux emplacements de bivouac â quelques mètres du lac. Cima del Baus 3067 m au dessus du lac Nasta, cairnée ( croix au sommet visible du lac)
    Refuge Genova très sympa. Emplacements de bivouac sympas juste au dessous du col de fenestrelle en redescendant sur le refuge Soria Elena.
    Refuge Soria Elena: bonne cuisine. Traversée sous le Gelas par l arête des glaciers: faite le 12 aout, sans matériel spécifique. Névés raides encore en place, mais contournables par le bas par les rochers. Magnifique traversée, sauvage, beaucoup de bouquetins, belles vues sur le Mont Rose, le Viso, etc…..cabane de bivouac Moncalieri très bien située, à mi parcours environ, au dessus du lac Bianco, 10 couchages, très sympa. Étape à ne pas faire par mauvais temps ou brouillard.
    Refuge pagari très accueillant, bio……..petits dortoirs en enfilade donc pas très calme à l intérieur ( sauf celui du fond). 4 ou 5 emplacements de bivouac juste à coté.
    Pas de Pagari puis Mont Clapier 3045 m ( départ cairné 150 m après le Pas de Pagari): magnifique vue.
    Bivouac aux lacs du Mont Clapier, beaucoup d emplacements, belle vue.

    L eau est toujours présente sur le parcours, et permet un portage minimum grâce aux pastilles de micropur.
    Nous avons rencontré pour la première fois des randonneurs qui connaissaient bien la Trasalpes, ça fait plaisir!

    Une très belle semaine pour nous, et déjà l envie de repartir……
    Merci encore à Jérôme et à tous les acteurs Transalpes.

    Merci encore pour

  3. Etapes 18 à 26 faites ce mois-ci.
    Les 1ères étapes rouges sont difficiles, avec les pierriers…
    Etape 20: pourquoi ne pas faire le petit crochet (au Pont Bonneval)
    pour aller au Fort de la Turra? un sentier rejoint ensuite le pas de
    la Beccia. De plus de nombreux panneaux dans ce secteur incitent à ne
    pas sortir des sentiers (troupeaux)…
    Etape 24: une navette en mini-bus, moyennant 5.50€ permet de
    rejoindre le fond de la vallée, par la piste.
    Au col Clapis, si on monte à gauche (cairns) on peut monter
    facilement au sommet Appenna, d’où la vue est encore plus dégagée
    (Mont Rose…)
    Etape 25: nous avons fait le Bric Froid en traversée.
    A noter que le refuge du Cuchet n’est plus gardé (la nuit coûte
    10€); le téléphone portable du gite le Cassu a changé
    (0682480999).

    Cordialement
    Anne

  4. Gavarnie, refuge des Sarradets (Brèche de Roland) en cours de travaux, partiellement fermé en 2016. Il sera fermé en 2017 avec une fin des travaux à l’automne 2017, inauguration en 2018. Coût des travaux 3 100 000€.

  5. Bonjour,
    J’ai parcouru cet été la Trans’Alpes en commençant par la partie sud du 9 au 23 juillet soit 16 étapes et la partie nord du 17 août au 2 septembre en aussi 16 étapes.
    Je suis parti en autonomie c’est à dire avec le matériel pour bivouac et du ravitaillement pour tenir 5 à 6 jours pour la partie sud, les points possibles de ravitaillement étant plus espacés que sur la partie nord où l’on peut refaire des compléments tous 2 à 3 jours sans problèmes.
    Le poids du sac à dos variant entre 14 et 17 kgs.

    Avant tout je tiens encore à remercier Jérôme Bonneau pour le remarquable topo -guide de ce parcours, c’est clair, à la fois concis et précis, ça va à l’essentiel tout en entrouvrant d’autres possibilités de parcours, les indications horaires sont très correctes et donnent à tout randonneur un peu motivé et ayant un minimum d’expérience la possibilité de parcourir tout où partie de ce magnifique itinéraire en totale liberté.
    Les traits d’humours qui égaillent le topo sont de bonnes respirations et relativisent bien les situations parfois un peu tendues du moment.
    Tout montagnard peut y trouver son bonheur et y exprimer ses envies.

    J’ai donc cheminé en restant sur le parcours décrit, qui pour moi a été un fil conducteur me donnant toute liberté pour avancer à mon rythme, selon mon humeur, ma forme, en ayant la possibilité de trouver chaque soir un emplacement de bivouac qui m’allait bien.
    J’ai aussi beaucoup apprécié de parcourir des secteurs peu où pas du tout fréquentés où l’on prends toute la mesure d’une marche en solitaire….
    Trente deux jours de bonheur total.

    Détails de mon parcours avec quelques remarques ou suggestions.

    -1) Meillerie – Lajoux (Prologue si l’on peut dire…).
    -2) Lajoux – Lac de Neuteu : la descente de la Dent d’Oche m’a paru plutôt difficile( roches bien lisses et patinées qui plus est mouillées ce jour là et certainement le poids du sac, heureusement il y a des câbles).
    -3)Lac de Neuteu – refuge de Trébentaz : accueil trés sympa, ambiance du site superbe, 2 emplacements pour « petite tente » moyennant 5 euros, la vue et surtout la gentillesse de Norbert et Marie Noëlle n’ont pas de prix.
    -4)Refuge de Trébentaz- cabane de Chésery: idem que la veille pour l’ambiance et l’accueil de Vivi et Simone, emplacement de bivouac à quelques mètres de la cabane. Il faut vraiment goûter le saucisson de brebis…. et le fromage d’alpage .
    -5)Cabane de Chésery – lac de la Vogealle ( montée du Pas au Taureau sans neige le 21 août), les câbles aident bien car c’est raide…).
    -6)Lac de la Vogealle – Mont Buet: si la météo est de la partie c’est un bivouac de rêve face au Mont Blanc. Il y 2 emplacements bien plats avec murets, bien ventés quand même, avant l’abri de Pictet, pour l’eau soit névés au sommet, soit faire le plein des gourdes au niveau de résurgences entre le Grenier de Communes et la ligne THT. Quelques névés sur le chemin vers le col de Salenton mais aucun problèmes.
    -7)Mont Buet – cabane des Grands Dessus: le refuge du col de Balme,si on peut appeler ça un refuge, est à contourner, à éviter, à fuir, tout ce qui intéresse les tenanciers c’est votre argent (ex: pour cause d’eau soit disant non potable ils vendaient 6 euros les 1.5l d’eau en bouteille), pas mal le bénéfice réalisé quant on sait le passage lié au TMB et l’accès en véhicule pour les gardiens…, pour info il y a de l’eau avant et surtout après en prenant le sentier vers les Grands.
    Par contre il faut vraiment aller et s’arrêter à la cabane des Grands Dessus: pour le site au pied du glacier du , la vue sur le vallon d’Arpette mais surtout pour l’ambiance de ce refuge tenu par les bénévoles du Club Alpin Suisse, de plus il y a un emplacement de bivouac un peu au dessus et la possibilité de se doucher gratuit avec de l’eau chaude « solaire » si l’on arrive assez tôt, mais même de l’eau froide sera cent fois meilleure que l’eau tiède du refuge de Balme.
    Dormir ici permet aussi de faire à l’ombre la montée vers la fenêtre d’Arpette ce qui est fort par appréciable!!!.
    -8)Cabane des Grands Dessus – Lac d’Orny: pas de bivouac possible à coté de la cabane d’Orny, il faut se poser un peu avant, au dessus du lac d’Orny où il y a de nombreux et superbes emplacements, petite plage à l’abri des regards au bord du lac qui autorise à un nettoyage complet si on ne craint pas l’eau fraîche !!!!.
    -9)Lac d’Orny- refuge Bonatti: incontournable ravitaillement à la Fouly à la une supérette à coté de l’office de tourisme, le plus difficile est d’en sortir avec le strict nécessaire tant il y a de choix, de plus l’accueil est très sympa, le client est roi et le mot service prends ici tout son sens, idem un arrêt s’impose au gîte de la Léchère un plus haut.
    La descente du Petit col Ferret est à faire avec attention, ne pas se laisser distraire par la vue splendide, car elle c’est très très raide sur un éperon mi herbeux- mi pierreux.
    Le bivouac à coté du refuge Bonatti étant interdit il faut essayer de trouver un emplacement avant d’y arriver soit vers Malatra Desot, soit sous le sentier au bord d’un petit ruisseau juste avant le refuge(petit plat pour une tente).
    -10)Refuge Bonatti- Lac d’Arpy: super parcours jusqu’à Morgex sur lequel je n’ai rencontré qu’un seul randonneur, dans la descente du col du Bataillon d’Aoste au niveau des côtes 1980- 1940, quand le sentier franchit deux ravines bien prononcées, le sentier à quasiment disparu à cet endroit, certainement suite à des fortes pluies qui ont raviné et détruit l’assise de celui-ci,à mon avis par temps d’orage le passage doit être impossible et risqué.Il existe un autre sentier après le grand Plan et qui passe rive droite du torrent,il est bien tracé et visible, j’y ai vu au moins une personne dessus et il rejoint l’itinéraire au niveau de Chambave.
    Ravitaillement à Morgex dans la rue centrale, dans une épicerie semblable à celle de la Fouly.
    Bivouac au lac d’Arpy.
    -11)Lac d’Arpy- Lacs de Bella Comba: parcours très sauvage surtout entre le lac de Pierre Rouge et le col Colmet ainsi que la descente de celui-ci, faire l’ascension du Mont Colmet, quel point de vue!!!, la descente très longue du col Colmet demande beaucoup de vigilance dans ce dédale de blocs, mieux vaut éviter la chute.
    Le refuge Deffeyes face au glacier du Ruitor mérite vraiment une bonne pause pour la vue, la bière, la cuisine et l’accueil.
    Bivouac entre les deux lacs de Bella Comba, rive droite du premier lac, on retrouve des cairns qui permettent de rejoindre le sentier du col du Tachuy.
    -12)Lacs de Bella Comba- refuge de l’Archeboc: possibilité de bivouac juste au dessus du refuge(1 emplacement), demander à la gardienne qui par ailleurs cuisine fort bien comme à la maison je dirais, les boites de conserve ne connaissent pas l’endroit.
    -13)Refuge de l’Archeboc- Tignes Val Claret: la traversée du plateau qui suit le col d’Argentière demande vraiment de bonnes conditions de visibilité, il existe un balisage »sauvage », des cercles de peinture rouge mais qui m’ont paru assez fantaisistes, j’ai préféré m’en tenir aux nombreux cairns .Après le repaire 2720 il faut rester sur la sente qui part presque à l’horizontale malgré la peinture rouge qui « ferme  » la sente, ne pas chercher à descendre direct sur le grand plat car les abrupts y sont pour de bon.
    La traversée de Tignes n’est pas le moment le plus plaisant de la Trans’Alp,arrivé aux Brévières j’ai bien essayé le stop mais pas de succès alors j’ai pris le sentier qui rejoint le lac de Chevril et les Boisses, de là j’ai pris une navette jusqu’à Tignes Lac n’ayant plus le courage de prendre le sentier qui passe sous les remontées mécaniques tout en longeant la route, de Tignes Lac à Val Claret on peut longer le lac sur environ 2 km ce n’est pas le pire!!!.
    Hébergement possible à l’hôtel de la Vanoise pour 53 euros ce soir là, petit déjeuner très copieux compris.
    -14)Tignes Val Claret- Plan des Cavales ( sous le col 3101 m) : idem étape précédente de bonnes conditions météos sont requises, beaucoup de hors sentier, orientation et un peu d’intuition sont nécessaires, hyper sauvage, très esprit Trans’Alpes, bivouac au Plan des Cavales, pas d’eau plus bas il faut arriver au refuge du Cuchet.
    -15)Plan des Cavales – haut du vallon d’Ambin :ravitaillement de qualité à Lanslebourg, le Sentier des Chèvres est très bien aménagé, il fallait l’oser.Le refuge d’Ambin, le 1er septembre n’était plus gardé mais ouvert, possibilité d’y dormir. Bivouac au bord du torrent à une heure environ du lac d’Ambin où je n’ai pas vu d’emplacement correct.
    Le bivouac Blais est vraiment superbement placé et très propre, pas d’eau.
    -16)Vallon d’Ambin- Salbertrand: le cappucino, la tarte au chocolat,le sourire et la gentillesse des gardiennes du refuge Levi Molinari, quelle plus belle fin pour ma Trans’Alp du nord……………..
    -17)Salbertrand- côte 2135 au dessus du refuge Arlaud: bivouac avec eau et … moustiques.
    -18)côte 2135- au départ du sentier vers lac Fauri dans le val Troncéa côte 2015.
    -19)côte 2015- chapelle de la Montette, passage et casse crôute au refuge d’Alpe Plane, fromages vache et chèvre de la ferme délicieux.
    Bivouac en aval de la Montette dans un pré rive droite du torrent.
    -20)La Montette- lac Egorgéou avec un crochet AR par Abriès en stop pour ravitaillement complet, beau emplacement de bivouac au bord du lac.
    -21)Lac Egorgéou- Lacs Blanchet : monté au pain de Sucre, beau point de vue sur le Viso, beaucoup de monde sur le secteur du col d’Agnel, Vtétistes sur les sentiers jusqu’à 3000m au pic de Caramantran. Sur les conseils du gardien du refuge de la Blanche, je bivouaque aux lacs Blanchet.
    – 22)Lacs Blanchet- Bivouac Barenghi: j’ai fait deux étapes en une à cause d’une perturbation annoncée pour le lendemain avec la neige dés 2300 m, je ne voulais pas rester bloqué à Maljasset et ne pas pouvoir passer les cols d’altitude en sécurité.Effectivement il est tombé 20cm de neige bien froide entre 18h30 et 23h00 le 14 juillet.Bivouac sous tente à côté de l’abri Barenghi qui était plus que complet ce soir là.Dix personnes et deux chiens pour neuf places !!!.
    -23)Bivouac Barenghi- camping de Larche: Malgré la neige tombée la veille l’étape était bien faisable y compris l’ascension de la Tête de la Fréma, magnifique ambiance hivernale en plein mois de juillet,plus bas c’était magique: la neige, les fleurs, la pelouse, les ruisseaux et ce ciel d’un bleu si pur. Grand moment dans la montée du col de la Portiolette.Il y aura de la neige jusqu’à environ 2100m.
    Camping à Larche, où j’ai récupéré un colis au gîte de Madame Lions, que la soupe de légumes qui cuisait et les clafoutis posés sur le rebord de la fenêtre m’ont fait envie ce jour là, mais malheureusement le gîte était complet ce soir.
    -24)Larche – Lacs de Morgon: depuis le pas de la Cavale il faut vraiment bien repérer l’itinéraire des lacs de Morgon, pour ma part j’ai visé la cabane à 2254m, puis je suis parti en direction d’un sentier visible sous le déversoir des premiers lacs bien à droite, ça passe bien et on arrive dans le bassin lacustre, bivouac au bord d’un des lacs du milieu.
    -25)Lacs de Morgon- Lac de Rabuons: superbe étape quasiment hors sentier entre le refuge de Vens et le refuge de Rabuons. Aprés les lacs de Ténibre, l’ascension du mont Ténibre se fait en suivant des cairns puis un balisage rouge semblant venir du versant italien, il est bien utile sur la fin où il faut un peu chercher les passages et poser les mains.
    Par contre ce balisage rouge se poursuit pour la traversée et la descente,il faut vraiment le quitter au niveau de la cote 2993 et rester sur les cairns, j’aurais dû le faire, j’ai suivi ces balises rouges et elles ne mènent nulle part si ce n’est qu’elles se perdent sur la dite arête, du coup il faut remonter sur 100 mètres de dénivellé en terrain bien raide et rocheux pour retrouver le bon passage .
    Passage et arrêt au refuge de Rabuons où vous pourrez prendre la plus panoramique des douches, à ne pas manquer d’autant que l’accueil est trés bon. Bivouac au bord de l’immense lac de Rabuons que je contournerais par le sud pour retrouver l’itinéraire du Pas de Corborant.
    -26)Lac de Rabuons – Santa Anna di Vinadio: Accés au pas de Corborant avec un névé incontournable, le 18 juillet sur environ 20 mètres de largeur en neige dure, piolet très utile voire indispensable.la suite de l’étape est au diapason tout simplement grandiose, j’ai parcouru en totale solitude les chemins militaires du versant italien.C’est très,très long mais quel plaisir de pouvoir encore parcourir en 2016 ces chemins de vertige, je pense en particulier à la montée vers la Serriera de l’Autaret tracée dans une pelouse quasiment verticale, pour moi encore plus impressionnante que le Passo del Bué.
    Même si ces sentiers sont encore pour la plupart en très bon état par endroits on voit bien que la montagne et les années sont en train de les manger.
    -27)Santa Anna di Vinadio-Lagho del Claus: ravitaillement à Isola 2000 en AR depuis le col de la Lombarde, on retrouve les mêmes chemins militaires tout le long.Bivouac au bord du lago del Claus avec l’embarras du choix pour camper, c’est un lac très découpé avec des anses, des criques, des presqu’iles et plein de ruisseaux très calmes qui serpentent autour.
    Personne, que des chamois partout….
    -28)Lagho del Claus- Lagho Nasta: montée vers le refuge Remondino en plein soleil de midi…., refuge Remondino très bien placé et fort agréable.
    Bivouac au lac « glacé »di Nasta sous le sommet éponyme, quelle solitude, ambiance irréelle du coucher de soleil, puis le froid s’installe.
    -29)Lagho Nasta- Lagho Bianco di Gelas: passage et pause matinale au refuge Genova, à Soria Elena pour le repas du midi, une vrai belle escale avec des gardiens très sympas.
    Montée vers le Gelas et traversée du névé avant la Cresta di Ghiacciai, le 21 juillet: piolet indispensable, crampons pas nécessaires.
    Bivouac au lagho Bianco di Gelas
    – 30)Lagho Bianco di Gelas- Refuge des Merveilles: passage au refuge Pagari avec une ambiance toujours aussi empreinte de calme et sérénité, je suis seul ce matin avec Aladar le gardien tutélaire de ces lieux.Un personnage.
    Bivouac au dessus du refuge des Merveilles sur un espace prévu à cet usage.
    -31) Refuge des Merveilles- Sospel: effectivement c’est une bien longue étape mais malgré tout assez roulante, de nombreuses balises GR sont effacées ou peu visible, le contournement du Mangiabo par son versant ouest est très beau et peu difficile même s’il est indiqué comme délicat.Camping à Sospel.
    -32)Sospel- Menton: ne pas oublier de remplir les gourdes, la fontaine au col du Razet coulait bien le 24 juillet.Rester vigilant dans les descentes sur surtout au dessus de Menton le sentier est raide par endroits et toujours caillouteux à quelques mètres du terme de ce périple il serait dommage de rayer la carrosserie.
    Gare de Menton Caravan fermée le dimanche, j’ai essayé de dormir au camping municipal Saint Michel(les cigales, la chaleur et puis l’ambiance estivale d’un camping) font qu’il ne me tardait qu’une chose….partir.
    La gare est juste un peu plus bas à dix minutes à pied par les escaliers.

    Mon dernier mot sera: allez y, osez, prenez les sentiers, vivez votre aventure seul ou à plusieurs et merci de tout cœur à Jérôme Bonneau.

    1. Bonjour Pascal ,

      Merci d’abord d’avoir partager tes informations sur ce magnifique projet .

      Aussi j’aimerais réaliser cette aventure .

      J’ai déjà réalisé en 2003 la HRP et c’était très très bien .

      Je voulais te poser une question en rapport bien entendu à cette Trans’Alpes que tu a effectué en 2016 .

      Je pensais l’effectuer en partant de Menton le 1er Juillet 2019 et de poursuivre vers le Nord .

      Quant pense tu ?

      Egalement as tu des conseils particuliers à me signaler STP ?

      J’ai 2 mois devant moi pour la réaliser .
      Merci beaucoup de ta réponse Pascal .
      Bien cordialement

      Sylvain

    1. Je confirme, après être passé cette été lors de la traversée, il n’y a pas de refuge, et nous n’avons pas trouvé la source.
      Par contre, il semblerait que la destruction du refuge ne soit pas dû à la foudre, mais un acte malveillant.

  6. bonjour,
    hé ben moi j’ai acheté le livre Trans’alpes mais, au dernier moment, pas pu partir because un genou en berne. pas grave, je me console en lisant vos posts et… ça ira mieux l’an prochain.
    Ah, j’en profite pour donner des infos plus fraîches sur la haute vallée de l’Ubaye (étape 28) que je connais bien pour y transhumer chaque année.
    Donc, en partant du haut :
    1/ la carcasse d’avion vers la cabane du col a pratiquemment disparu, juste quelques bouts de tôle.
    2/ contrairement à ce qui se dit sur certains sites, les cabanes (du Col du Peyron, etc) ne sont pas des refuges, gardés ou non, mais des cabanes privées, de bergers, occupées du 25 juin au 10 octobre. Ne pas s’y pointer en terrain conquis en commandant une bière ! Par contre ils sont sympas et vous dépanneront bien volontiers en cas de coup de chien, mauvais temps, entorse etc.. Pour les patous, comme ça ne s’arrange pas (!..) je fais un post spécifique
    3/un peu plus bas, vers la cabane de la Blave (cote 2172) ne pas suivre le GR pour le ravin de la Salcette, de plus en plus dangereux, mais tirer à gauche, joli chemin plat sur au moins 1.5 km (ancien canal)et descente raide par « Le Ga », pour rejoindre le pont , c’est là qu’on passe avec les moutons.
    4/ Epiceries : celle de Maljasset est fermée depuis au moins 4 ans, il y en a une petite à St Paul, pas mal achalandée mais ça fait 20 bornes, (descendre en stop ça marche bien)

    1. Je suis intéressé par la remarque  » ne pas suivre le GR pour le ravin de la Salcette, de plus en plus dangereux, mais tirer à gauche, joli chemin plat sur au moins 1.5 km (ancien canal)et descente raide par « Le Ga », pour rejoindre le pont ». Effectivement j’ai essayé de passer par là -en sens inverse, venant de Maljasset- il y a un ou deux ans-, et j’ai rebroussé chemin, ‘je ne le sentais pas’, glissant (terre humide), raviné par en dessous (ça va finir au fond) par le torrent de l’Ubaye, etc…. Question : y a-t-il des repères ou les passages conseillés sont-ils facilement visibles de la côte 2172 ? Est-ce que cela correspond aux pointillés que l’on trouve (ou trouvait) sur les topos (1/25000) de l’IGN ? Ou bien faut-il passer par la cabane de la Blave, donc déjà en rive gauche (dés la côte 2196) si on le parcourt du nord au sud ? Merci.

      1. Bonjour,
        Oui, ça correspond au pointillés pour partie.
        donc en descendant en direction de Maljasset : à partir de la cabane de la Blave tu quittes le GR et tu serres à gauche en coupant deux ou trois torrents. ce n’est pas vraiment tracé mais au bout de 2-300 m tu trouves un chemin parfaitement plat (ancien canal). le suivre sur un bon km environ , on passe dans des parties ombragées , et quand il débouche au dessus d’une grande pente bien raide (20 mn de bavante, montre en main, quand on monte !) là où il y a une ruine de cabane, descendre tout droit, en bas on voit le torrent et le plan de Parouart. au torrent on rejoint le pont.

  7. Les Patous
    Je n’ouvre pas le débat politico-écologico-fantasmatico etc ; chacun est assez grand. Mais on ne doit pas cacher que la tension est de plus en plus en vive entre acteurs locaux, bergers, élus, gendarmerie, randonneurs (dont certains se comportent vraiment comme des c…)sur cette question, finalement, autour du Loup.
    Les connaissant bien (je parle des patous) depuis mes 3 ans de transhumances, je me permets de donner quelques conseils :
    – tout d’abord, normalement ils sont gentils et uniquement préoccupés par la protection du troupeau en jappant. Mais, vu l’augmentation des attaques de loups, les bergers ont tendance à augmenter leur nombre et certains chiens sont un peu « tarés » du fait des croisements consanguins. Donc ils peuvent aller au contact.
    1/ quand vous voyez le troupeau, commencez tout de suite à le contourner de loin (200m minimum), quittez carrément le GR si le troupeau est dessus ; ou bien faîtes une pause, le temps qu’il l’ait traversé.
    2/ si vous en avez, repliez les bâtons et gardez-les cachés : sinon les patous voient un animal à 4 pattes…ne jamais s’approcher d’eux en levant le bâton !
    3/ enlevez les lunettes de soleil : il faut qu’ils voient vos yeux.
    4/ enfin, procurez-vous avant de partir le « Dazer II » petit émetteur d’ultra-sons (50€ environ chez les armuriers). Certains bergers en ont. Efficace jusqu’à 15-20m. Quand ils approchent, dirigez-le vers eux en appuyant sur le bouton et en criant – plutôt, en gueulant – « au troupeau ! va au troupeau ! » d’une voix mâle et autoritaire, plusieurs fois, comme si vous étiez le berger. ça marche. emportez une pile de rechange.
    5/ certains bergers vous proposent même de traverser le troupeau avec eux.
    6/ le Dazer II marche, bien sûr, avec tous les chiens.

    1. Merci beaucoup pour cet avis…avisé ! ça va m’être bien utile car j’avoue ne pas être très rassuré.
      Un petit montagnard

  8. Bonjour,
    Je viens de terminer un blog décrivant par le menu 20 jours de trek sur l’itinéraire de Trans’Alpes, de Le Buet à Saint Véran, effectué en juillet 2017. Il contient moult informations utiles sur le parcours et les hébergements, et s’illustre de nombreuses photos, susceptibles d’aider à l’orientation dans les étapes délicates. C’est là pour les amateurs :
    https://hauteroutedesalpesen21jours.blogspot.fr/
    Au passage, un grand merci à Jérôme Bonneaux pour ce trek d’exception !
    Jérôme Bouvet

  9. Bonjour,
    Très beau récit Jérôme Bouvet sur la trans Alpes. Cela me rappelle de bons souvenirs!

    Je suis bien content de voir tes photos dans le secteur de la fenêtre d’arpette, 1 mois plus tard, c’était neige et brouillard! je n’ai rien vu…

    Pour ceux que ça intéresse ci dessous le lien de ma trans alpes (aout 2017), j’avais lus tous les commentaires présents sur le site, ils m’avaient bien aidés!
    https://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=34139

    je mets également le récit de ma HRP de 2013:

    https://www.randonner-leger.org/forum/viewtopic.php?id=33267

    Merci à Jerome Bonneau,

    A quand le prochain topo ? 😉

    bonne rando à toutes et tous

  10. La Trans’Alpes en Five Fingers.

    Voici, en attendant un éventuel blog illustré, le récit de mon expérience de cet été.
    Un immense merci à Jérôme Bonneau pour m’avoir permis de vivre cette aventure!

    (Pour ceux qui veulent seulement des infos sur l’itinéraire, voir directement le détail des étapes: « REMARQUES » et « VARIANTES »)

    Traversée réalisée en solo de Meillerie à Menton du 17/06 au 25/07/2019:
    39 jours dont 34 jours de marche et 5 jours de pause:

    J1à J3: étape 1 à 3, et début de l’étape 4 jusqu’à la pointe Fornet.
    J4 à J7: pause imposée par une grosse dégradation pluvio orageuse + petite blessure musculaire à la cuisse: descente à Samoëns, étape 5 zappée, puis jonction avec Salvagny par le GR.
    J8 à J28 : étapes 6 à 30, avec ajout du Bric de Rubren sur l’étape 28.
    J29: pause à Larche.
    J30 à J39 : étapes 31 à 41, avec ajout de la Cime nord du Gelas sur l’étape 38.

    Tout intégralement à pied, y compris l’étape de Tignes.

    J’ai choisi de bivouaquer aussi souvent que possible, et je n’aurai dormi que dans 4 gîtes ou refuges gardés. Aucun problème de disponibilité (c’était chaque fois en dehors des WE).

    Mais surtout, j’ai pu tester pour la première fois sur une aussi longue période les chaussures sans lesquelles je ne randonnerai peut-être plus à l’heure qu’il est.

    Durant des années, j’ai randonné avec des chaussures classiques montantes, et je subissait comme tant d’autre ces douleurs aux genoux à la descente. A l’approche de la quarantaine, ça avait conduit à un syndrome femoro patellaire chronique; aucune des approches traditionnelles (kiné, ostéo, podologues-posturologues avec toutes leurs collections de semelles) n’avait rien donné, et les rhumatologues étaient plutôt pessimistes quant à la la poursuite des activités de montagne. Le passage aux chaussures de rando à tige basse ou aux chaussures de trail classique, qui ont toujours un talon amortissant et des technologies de stabilisation du pied, n’apportait qu’une trés légère amélioration. Devenu moi-même kiné à la suite d’une reconversion, j’ai tenté une ultime stratégie: les chaussures vraiment minimalistes (indice minimaliste >80% , pour les connaisseurs), soit des chaussures à semelle très fine et très proche du sol, légères, complètement flexibles, sans aucun dispositif d’amorti ni de stabilisation, pour se rapprocher le plus possible de la marche naturelle pieds nus, et laisser le corps retrouver ses propres mécanismes d’amortissement. Et en particulier, les Five Fingers, ces chaussures à orteils séparés, qui commencent à être banalisées pour la course ou le Trail, mais restent encore étrangement boudées par les randonneurs, alors que c’est là qu’elles offrent peut-être le plus d’atouts. Et après une période de transition relativement aisée (beaucoup plus facile que la transition pour la course à pied), ça a été une vraie renaissance. Ca fait maintenant 5 ans que je ne randonne quasiment plus qu’avec ça, sauf en conditions hivernales ou pour des courses d’alpinisme. Est-ce que ça allait tenir sur la Trans’Alpes ?

    Partant mi-juin, je savais que le parcours serait bien enneigé, du moins sur la première partie. J’ai donc pris:

    Une paire de Vibram Five Fingers (les Trek Ascent, première version), utilisée sur 95% du parcours: des sentiers aux gros éboulis, ainsi que tous les névés faciles quand que les températures n’étaient pas trop froides (on a les pieds mouillés, mais les chaussures sèchent tellement vite ensuite que ça n’a pas vraiment d’importance).

    Et pour les 5% restant, à savoir les portions avec des névés raides en neige dure, ou quelques longs névés dans la fraicheur du matin, la combinaison suivante:
    Une paire de Trail Glove 3 de Merrell (chaussures de trail mimimalistes non étanches, légèrement plus protectrice pour les orteils que les FiveFingers, 400g la paire)
    + chaussettes Gore Tex pour l’isolation : les Rocky, à utiliser par dessus sa paire de chaussettes classiques. (Elles sont plus difficiles à trouver que les Sealskinz ou les Verjari, mais beaucoup plus rapides à sécher et donc plus adaptées à une utilisation itinérante)
    + crampons de type « forrestier » en cas de neige dure : les Ice Traction+ de Climbing Technology, avec pointes acier de 16mm (550g la paire). Déjà testés, pour s’assurer de le tenue aux baskets souples, et connaître leur limites d’utilisation. C’est le minimum acceptable, les modèles plus légers avec des pointes de 10mm (Microspikes de Khathoola, Chainsen de Snowline), des pointes alu, ou de simples chaînes (Yaktrax) sont insuffisants pour les conditions rencontrées (pentes atteignant 35°, parfois plus sur de courtes portions)

    Tout a parfaitement fonctionné. Evidemment, je ne conseillerai à personne de partir avec ce type de matériel du jour au lendemain. Mais une fois que l’on maîtrise cet équipement léger, ce n’est que du bonheur.

    Piolet indispensable à cette période.

    Le reste de l’équipement était un mix entre du matériel ultra-léger inspiré de lectures du fameux site «randonner-léger» (une tente en cuben qui se monte avec les bâtons de rando, le Packa de Cedar Tree qui remplace avantageusement une veste GoreTex…), et du matériel plus conventionnel.

    Duvet avec T° de confort +2°C: bien trop chaud durant la première partie où sévissait un épisode de canicule, plus adapté à la seconde partie où les températures sont redescendues et où je bivouaquais généralement à des altitudes plus élevées.

    Ravitaillements comme suggéré dans le guide: tous les 2-3 jours dans les Alpes du Nord, puis 3 ravitaillement plus importants pour 4-5 jours d’autonomie à Abriès, Larche (colis postal), et Isola 2000. Etant végétarien, le choix dans les petites épiceries n’est pas trés varié, mais ça reste tout à fait possible. Je complétais régulièrement les apport par des arrêts en refuges en cours de journée.

    REMARQUE:
    Attention si vous partez avec un réchaud léger à gaz qui fonctionne avec des cartouches à visser (MSR, Jetboil, Optimus…): plusieurs magasins de sport qui affichent «randonnée» sur leur vitrine n’ont pas, voire ignorent complètement ce type de cartouches. Impossible d’en trouver dans les 5 magasins de Tignes Val Claret, ni au GoSport Montagne de Lanslebourg, ni au Ezio Sport de Pragelato, ni dans aucune supérette. Il faudra attendre la Clarine des Neiges à Abriès (l’Ourson des Neiges n’en avait plus). Donc téléphonez pour connaître les stocks ou commandez-les à l’avance.

    Au total, le poids du sac oscillait généralement entre 11 et 15kg selon les ravitaillements et l’eau. C’est plus léger que la plupart des randonneurs des GR, bien trop lourd par rapport aux standards du site «randonner-léger», mais ça me convenait.

    Pour la cartographie, j’avais imprimé tous les extraits de cartes IGN en A4 recto-verso, et j’ai remplacé les ASF introuvables par des impressions de captures d’écran Open Topo Map. J’ai également reconstruit une trace gpx pour utiliser avec IphiGéNie si nécessaire (tracé approximatif pour toutes les parties hors sentier).
    Je dois reconnaitre que le guide Trans’Alpes est un modèle de synthèse et d’efficacité. Mes quelques brèves erreur d’orientation auraient toutes été évitées si j’avais lu plus attentivement ou simplement vérifié la boussole au bon moment.

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    J1 (Lundi 17/06) : Meillerie / Lac Neuteu (Etape 1, Etape 2 début)

    Arrivée en train la Veille à Evian et nuit à l’hotel.

    REMARQUE:
    Pour rejoindre Meillerie le matin, y a 2 bus à 5h40 et 6h30, puis plus rien jusqu’à 11h (Ligne 131). Donc pour partir tôt, prévoir soi même son petit petit déj: 6h00, c’est trop tôt pour les hôtels, les boulangeries d’Evian sont encore fermées, et sauf erreur n’y a rien à Meillerie.

    Départ de l’embarcadère de Meillerie à 7h, arrivée au refuge de la Dent d’Oche vers 13h sans difficulté particulière. Peu après la cote 1107, j’avais voulu tenter le sentier en pointillé qui rejoint plus directement les chalets de Mémise, mais il s’évanouit rapidement, et je suis revenu au tracé initial. La cheminée juste avant le refuge ouvre bien l’appétit. Grande pause, discussion avec la nouvelle gardienne grande connaisseuse des Pyrénées, dégustation de fromages.
    La journée est radieuse, la forme est au rendez-vous, redémarrage : traversée des Dents d’Oche en croisant d’innombrables bouquetins femelles avec leurs petits, les mâles étant quand à eux rassemblés au lac Neuteu où je poserai mon bivouac. Soirée rythmée par les combats de mâles dont le choc des cornes résonne dans tout le vallon.
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    J2: Lac Neuteu / Sur Bayard (E2 b, E3 a)

    Superbe sentier de crête du col de Bise au col d’Ugeon: j’y retrouve les bouquetins de la veille, venus profiter des premiers rayons du soleil.
    A partir du col d’Ugeon, enneigement quasi continu à partir de 1800-1900m : ça correspond bien aux bulletins consultés avant le départ.

    MINI-VARIANTE:
    Après le Col d’Ugeon, quitte à patauger dans la neige, plutôt que de descendre vers la ferme du Haut-Tanet, je choisis de traverser à flanc la Combe des Croset en suivant un tracé de la carte suisse entre 1940-1960m (aucune difficulté, attention à rester en deça de la zone de chutes de pierres), puis de rejoindre le collet à 2093m (2079m sur la carte) directement par le versant nord (crampons utiles sur le raidillon final).

    La Combe de Chaux du Milieu a encore des accents hivernaux. Le relief se redresse à l’approche du Pas de Chaudin, avant une courte traversée vers la droite sur un pente de neige bien raide. L’itinéraire est tracé, mais les crampons sont indispensables pour les derniers mètres, ainsi que le piolet enfoncé jusqu’à la garde à chaque pas. Et quelques mètres plus loin, l’accés au col proprement dit était barrée par autre névé, un véritable mur de 2 m de haut qui ne laissait qu’un mince chemin entre la paroi de neige et le vide. Avancée très prudente en vérifiant la stabilité du terrain à chaque pas.

    Les névés pour accéder au sommet des Cornettes sont plus faciles: neige légèrement ramollie, crampons pas indispensables à condition de trouver le bon cheminement pour éviter les pentes les plus raides.

    Nombreux névés à la descente jusque vers 2000m, sans difficulté. La descente en «glisse-sur-chaussures » (fausse ramasse) est tout à fait possible avec les Five Fingers.

    Arrivé à La Chapelle d’Abondance, téléphone au refuge de Trébentaz : ils ont décidé de retarder leur ouverture d’une semaine, un mur de neige qualifié d’infranchissable barre encore le col des Mattes. Je prendrai donc la variante par le GR. Suivant les conseils de la gardienne du Gîte de La Chapelle d’Abondance, je remonte bivouaquer dans une champs un peu au dessus de Sur Bayard, quelques minutes après la bifurcation en direction de Trébentaz (je reviendrai en arrière le lendemain).
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    J3 : Sur Bayard / Pointe Fornet (E3 b, E4 a)

    En montant vers les Mattes, je regrette de ne pas avoir poussé un peu plus loin la veille: même si le nom ne fait pas rêver, il y a de beaux EC aux Crottes, ainsi qu’aux Chalets de la Torrens, avec eau à proximité.
    Longue sucession de chemins et pistes jusqu’à Chésery. Les alentours du Lac Vert sont tout enneigés, une neige molle et fondante sur laquelle il est inenvisageable de bivouaquer.

    La pluie est annoncée pour le lendemain en fin de matinée. Je décide donc de repartir vers la cabane de la pointe Fornet. De là, un départ matinal permettrait peut-être d’atteindre le col de Bostan avant la pluie.
    Mauvaise idée : la montée laborieuse dans la neige molle et humide de l’aprés-midi commence à réveiller une douleur à la cuisse gauche, la cabane se révèle être un véritable dépotoir (je parviens à la nettoyer à peu près en raclant le sol avec une vieille latte de bois cassée), et pour finir, le dernier point météo de la journée annonce la pluie encore plutôt, dès le début de matinée, et ce pour 3 jours consécutifs. Heureusement qu’il y a ce panorama grandiose sur les Dents du Midi.

    VARIANTE A TESTER :
    À partir du refuge de Chésery, plutôt que de rejoindre le col, de descendre la sente jusqu’à 1900m puis remonter cette piste moche vers le Pas de Cuboré, la gardienne de Chesery suggérait de monter directement à la pointe des Mossettes (arrivée du télésiège) puis de rejoindre Pas de Cuboré par la crête. Je m’en suis tenu à l’itinéraire initial, la montée aux Mossettes me semblant un peu délicate avec cette neige mollasse, mais c’est sûrement une alternative à essayer : on accéderait plus vite au panorama à gauche sur les Dents du Midi, ce qui permettrait d’oublier la vue pas terrible sur la station à droite.
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    J4: Pointe Fornet / Camping de Samoëns

    Dès l’aube, Le ciel est complètement chargé, et surtout la douleur à la cuisse s’est intensifiée et lance à chaque pas (vraisemblablement une micro déchirure ou petite élongation). Descente sous la pluie suivant l’itinéraire de secours, d’abord jusqu’au col de la Golèse, puis carrément jusqu’au camping de Samoëns.
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    J5, J6, J7: Pause

    3 jours d’auto-rééducation au camping de Samoëns, durant ce gros épisode pluvio-orageux (alerte orange sur le département), prélude à un épisode de canicule. Entre les averses, marche lente autour du plan d’eau proche du camping, pied nus, pour mobiliser les tissus en douceur sans réveiller la douleur, ou allers-retour du camping au centre de ce village touristique, où les spécialités des Tartines de Martine aident à remonter le moral. Essai de toutes petites côtes le 3e jour: c’est encore trop tôt.
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    J8 (Lundi 24/06): Camping de Samoens / Gîte de Salvagny

    Le matin, je teste à plusieurs reprises les montées dans le Jardin Botanique: l’amélioration se confirme, et il y a pire comme lieu de rééducation! Je décide de zapper l’étape 5, et, une fois passées le fortes chaleurs, de rejoindre en fin d’après midi le Gîte de Salvagny par le GR (itinéraire entièrement plat, sauf au passage des gorges des Tines). En marchant lentement, ça passe.
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    J9: Gîte de Salvagny / Replat avant les Frêtes du Grenier (E6, E7a)

    Je tente la montée au refuge Grenairon: lentement, en poussant bien sur les bâtons pour soulager la cuisse, et en faisant de nombreuses arrêts: tout semble tenir. Grande pause à Grenairon, dégustation de la succulente omelette menthe et chèvre frais (même ultra-frais) provenant de la bergerie d’à coté, et discussion avec le gardien pour la suite de l’itinéraire. Le Buet n’a toujours pas été tracé de ce côté, la semaine dernière ça enfonçait encore trop, mais avec le réchauffement de ces derniers jours, ce devrait être envisageable.

    Le gardien me conseille un bivouac à une heure au dessus du refuge, sur un dernier petit replat herbeux vers 2300m avant l’arête rocheuse proprement dite. Et surtout, compte tenu de la chaleur, un départ tôt le lendemain pour traverser la Combe du Buet avant que la neige n’enfonce trop. Redémarrage après avoir fait le plein d’eau, et découverte de cet emplacement royal, éclairé jusqu’au coucher du soleil et dès l’aube le lendemain, avec vue imprenable sur l’impressionnante face nord du Buet, le Mont Blanc et la chaîne des Fiz.
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    J10: Replat avant les Frêtes du Grenier / Camping des Montets (E7b, E8a)

    Départ à 5h30, parcours des Frêtes du Grenier en cherchant un peu l’itinéraire (quand on est légèrement daltonien, un balisages avec de simples points rouges, c’est pas idéal…).
    A partir de la Cathédrale, tout est enneigé. J’étais sensé trouver de l’eau au Cabaret, mais à cette heure-ci, le Cabaret ne semble pas encore ouvert… juste quelques discrets suintements, insuffisant pour remplir une poche à eau. Tant pis, il faudra économiser ou faire fondre de la neige.
    Traversée de la Combe du Buet, arrivée face à la crête de la Montagne des Eves: il est temps de sortir crampons et piolet. La neige est de bonne consistance, l’association chaussures de trail / crampons forrestiers fonctionne à merveille sur ces pentes autour de 30°, et la douleur à la cuisse reste en sourdine tant que j’évite les grands pas.
    Sur l’arête Nord du Buet, le rocher est sec, et les cables parfaitement accessibles. Je ne retrouverai la neige qu’au dôme final, et je profite durant un long moment du panorama imprenable depuis le sommet.

    Changement d’ambiance complet pour la descente: après la solitude de l’arête nord, l’itinéraire versant sud est une véritable autoroute. De ce coté, la voie est tracée depuis longtemps, et les randonneurs se suivent par groupes entiers. Avec la chaleur, la neige est déjà en train de ramollir, et je plains ceux qui sont partis trop tard…

    Dés la sortie des derniers névés, je remet les FiveFingers pour rejoindre le refuge Pierre à Bérard, et après une courte pause, je poursuis la descente.

    MINI-VARIANTE:
    Le circuit aménagé qui longe l’impressionnante Cascade de Bérard vaut le détour, en particulier par une chaude journée où le souffle réfrigérant de la cascade est le bienvenu.

    Dépose du sac au camping de Montet, aller-retour à Vallorcine pour un petit ravitaillement, la soirée ne s’éternisera pas.
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    J11: Camping des Montets / Vallon d’Arpette (E8b, E9)

    Nouveau départ à 5h30 pour faire la montée au Col de Balme avant les fortes chaleurs. Je ne m’arrête pas au refuge: j’apprendrais plus tard qu’il vient d’être repris par une nouvelle équipe, et que l’accueil s’est sensiblement amélioré.
    La pente Nord-Ouest descendant des grandes Otanes est barrée de plusieurs grands névés sans aucune trace: je contourne le premier, je traverse en FiveFingers le second qui n’est pas trop exposé, et je remets finalement les Trail Glove + crampons pour le 3e, coupé d’une inquiétante fissure horizontale en son milieu (on dirait presque une rimaye), et dont la partie inférieure semble prête à partir en cas de surcharge.
    Passage rapide aux Grands-Dessus pour avoir des infos sur la Fenêtre d’Arpette (apparemment, ça passe), puis pause au Chalet du Glacier : j’arrive pour le rush de midi, l’impression n’est pas des plus favorables, mais les serveurs se révèlent finalement plus conviviaux une fois la cohue passée.

    « les 1100 m de montée qui suivent … peuvent occasionner une légère transpiration par une chaude journée d’été ». Tout est dit!
    La montée à la fenêtre est entièrement déneigée. Par contre un névé raide tapisse le couloir Est, et déborde sur le col: il faut impérativement le traverser sur une dizaine de mètre pour rejoindre la sente rive gauche. Ce jour, la traversée est marquée de profondes traces, formant une véritable tranchée. Heureusement, car sans traces et en neige dure du matin, ce passage aurait été particulièrement exposé.

    Descente d’abord dans la caillasse, puis retour sur le névé une fois que la pente s’est radoucie: le passage de la zone de blocs en est bien facilité. (Mais attention à ces ponts de neige piégeux aux zones de transition entre neige et rocher)
    Je planterai la tente vers 1900m, au pied d’un gros bloc qui rappelle vaguement un animal préhistorique. Les nombreux cours d’eau avoisinants laissaient craindre une nuit particulièrement humide, mais un petit vent constant permet d’éviter toute condensation. Par contre, une bestiole aura profité de la nuit pour boulotter des graines laissées dans une poche du sac à dos, faisant un trou dans le sac par la même occasion… Je sortirai désormais la nourriture du sac pendant la nuit.
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    J12: Vallon d’Arpette / Cabane d’Orny (E10)

    Petite journée sans aucune difficulté. Après l’épisode suffocant de la Fenêtre d’Arpette, la première partie de la montée vers le col de la Breya dans cette forêt verdoyante est particulièrement agréable. Je passerai toute l’après midi à la Cabane d’Orny, à admirer ce paysage majestueux et à discuter avec des guides et des grimpeurs: certains reviennent de courses d’envergure, d’autres sont au stade d’initiation, comme je l’étais il y a 15 ans exactement au même endroit… Souvenirs…
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    J13: Cabane d’Orny / La Fouly / Bivouac Fiorio (E11, E12a)

    Une longue journée s’annonce si je veux bivouaquer au pied du Dolent: petit déj à 4h30 avec les alpinistes, départ à 5 heures. La descente dans le Vallon de Saleinaz est splendide, avec ces cascades monumentales. Beaucoup de monde sur les chemins tranquilles et champètres pour rejoindre la Fouly: on est sur le TMB, et c’est le Week End.
    Ravitaillement à la Fouly: c’est vrai qu’on trouve absolument tout ce qu’il faut pour dépanner le randonneur. Y compris pour les végétariens.

    Montée sans histoire au Col du Petit Ferret: le long vallon enneigé ne présente aucune difficulté, tout passe en Five Fingers.
    Par contre, la sente pour rejoindre le Bivouac Fiorio traverse 2 névés assez exposés, qui sont restés en neige dure malgré la chaleur. Crampons, piolet, et avancée prudente en creusant de bonnes marches à chaque pas: je serai bien content de retrouver ces marches le lendemain matin.

    Soirée de rêve dans ce bivouac en parfait état, seul, dans un cadre de toute beauté.
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    J14: Bivouac Fiorio / Replat d’Arminaz (E12b, E13a)

    Traversée des névés sans problème grace aux traces de la veille. Puis c’est la descente sur ce « long éperon herbeux assez raide », rendu encore plus glissant par les innombrables ruisseaux issus des névés. C’est vrai que, vue d’en bas, on croirait un mur vertical. Je croise alors 2 randonneurs, visiblement expérimentés, à qui la gardienne du refuge Elena a certifié que l’éperon ne passait pas. Quand ils constatent que je l’ai descendu quasiment pieds nus, ils s’y élancent à leur tour en gromellant contre la gardienne…

    Pause déjeuner au refuge Bonatti, avec cette vue impressionnante sur les Grandes Jorasses, mais où personne ne connait les conditions du Colle del Battaglione d’Aosta. On verra bien !
    La montée au Replat d’Arminaz se fait sur une série de beaux lacets autrefois tracés au cordeau, mais en train de partir à l’abandon. Sans doute les vestiges d’un de ces chemin militaire dont les italiens ont le secret, et que l’on retrouvera plus tard vers l’Argentera.
    Nouveau bivouac de rêve au replat d’Arminaz, un balcon qui offre une vue extraordinaire sur le massif du Mont Blanc.

    La douleur à la cuisse ne s’est pas réveillé une seule fois. Un dizaine de jours, ça correspond bien au délai de récupération complète d’une petite élongation.
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    J15 (Lundi 01/07) Replat d’Arminaz / Lac d’Arpy (E13b, E14a)

    Comme je pouvais m’y attendre, la combe sous le col du Bataillon d’Aoste est tapissée de plusieurs névés assez raides. Cette fois, je choisis de les esquiver en montant directement par l’éboulis, sans faire le grand détour par la gauche, en visant le sentier juste avant qu’il n’attaque la dernière «muraille». Malgré la pente, les pierres tiennent plutôt bien, et seul le rétablissement final sur le sentier est un peu plus ardu.
    « Vue énormissime »: on ne peut pas dire mieux !

    REMARQUE / VARIANTE A TESTER:
    Vallon de la Chambave: le sentier indiqué est effectivement de plus en plus difficile à suivre au fil de la descente, envahi par la végétation, et croisé par de multiples autres sentes. Entre la traversée du Torrent de Chambave et de l’autre torrent plus à droite (de 1980m à 1940m), des arbres ont même poussé en plein milieu du sentier. De plus, le franchissement du dernier torrent se fait sur un terrain déliquescent, amalgame de terre et de blocs instables, d’où le sentier a disparu depuis longtemps.

    Peut être que plus tard dans la saison, la sente est à nouveau entretenue ou mieux tracée. Sinon, il pourrait être intéressant de traverser le dernier torrent beaucoup plus en amont: il existe une sente qui passe rive droite à peu près à la hauteur de Grand Plan, vers 2200m, là où le torrent est encore modeste (tracé visible sur l’ASF). Du fond du vallon, j’avais du mal à apercevoir l’arrivée de la sente, mais elle est sensée déboucher sur une pente herbeuse sans aucune difficulté, et on doit pouvoir alors rejoindre le sentier principal vers 1940m simplement à vue. Ce serait sans doute moins fleuri et verdoyant que la descente par Grand Plan, mais plus sûr en cas de fort débit du torrent.

    La suite de la descente sur Morgex, avec sa piste interminable, ses portions de sentiers trop rares, et sa vue sur l’autoroute, est mon top 2 des pires moments de la traversé.
    Heureusement, la pizzeria sur la place de l’Eglise à Morgex est excellente.
    2 épiceries: le Mini Market Joly et Artari. Meilleur accueil chez Artari, qui offre davantage de produits adaptés au bivouac (les patrons sont randonneurs).

    Et c’est là qu’on arrive mon top 1, le départ de Morgex par la route: plusieurs kilomètres de bitume, sous un soleil vertical du début d’après midi. Quant aux balises n°14, plusieurs semblent avoir disparu. Ensuite, tout s’arrange. Vues pittoresques sur le hameau d’Arpy, puis arrivée au Lac d’Arpy: beaucoup de monde, mais un panorama superbe. Petite balade autour des laquets secondaires pour observer les tritons, puis je ne tarde pas à planter la tente: l’orage annoncé finit par éclater.
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    J16: Lac d’Arpy / Lac du Petit (E14b, E15a)

    De nombreux névés parsèment encore la monté que Lac de Pierre Rouge. Je me laisse guider distraitement par des traces, et débouche non pas à l’extrémité nord mais à l’extrémité sud du lac. Au moins, ça allait dans la bonne direction. Montée au Col Colmet dans une combe complètement enneigée, sans doute plus facile que lorsqu’il faut traverser le champs de blocs. Le massif du Mont Blanc restait en partie sous les nuages, je renonce à grimper au sommet du mont Colmet.
    Descente dans le vallon de la Combassa en alternant bons névés et chaos de blocs plus laborieux.

    VARIANTE A TESTER:
    Pour la descente du Vallon de la Combassa, le gardien de Deffeyes conseille de rejoindre au plus tôt la crête rive droite, et d’y rester jusqu’au laquet à 2430 m.

    Pause au refuge Deffeyes et prises d’infos : les lacs de Belles Combe débordent et les passages à gué sont sous l’eau, le col Tachuy passe bien, et d’après la météo suisse, la pluie devrait tomber après 19h mais avant 20h: ça laisse largement le temps de déguster une excellent assiette végétarienne avant de repartir.

    La sentier au départ de Deffeyes est effectivement de toute beauté, avec cette succession de lacs bleu, vert, gris, surplombés par le massif du Ruitor, ses massifs de rhododendrons, et pour finir les lacs de Belle Combe encore enserrés de glace, avec cet île qui donne au paysage un caractére magique et mystérieux.
    La montée au col de Tachuy, entièrement en neige, ne présente aucune difficulté, tout passe en FiveFingers.
    Bivouac au Lac du Petit, sous le droit dressé d’Assaly. À 19h30 précises, la pluie commence à tomber. Ils sont forts, ces Suisses.
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    J17: Lac du Petit / Barrage du Clou (E15b, E16a)
    Parcours sans histoire par le refuge du Ruitor et le col de Montséti, avec au passage la vue surprenante de ce Hameau de la Sassière perdu en plein milieu de cette plaine alluviale, puis pause au Refuge de l’Archebloc.

    VARIANTE:
    Pour le col de l’Argentière, la gardienne me déconseille l’itinéraire normal à cause de névés soi-disant très exposés, mais un habitué mes lieux m’assure que ça passe trés bien en suivant l’arête Nord-Ouest à vue: soit en grimpant d’abord sur la Pointe des Gavies, soit en visant directement l’arête un peu plus haut, en négociant au mieux entre les névés.
    Je choisi la dernière solution: descente de quelques mètres au Sud du refuge, montée à vue SE vers un petit replat à 2200, puis poursuite plein Sud en visant un éboulis entre 2 névés, qui débouche sur la crète autour de 2600m. C’est redoutablement efficace, et j’arrive au sommet sans avoir mis un pied dans la neige.

    Traversée du plateau d’altitude entièrement enneigé, les indications pour la descente à vue sont ensuite très claires. Le ciel est déjà bien chargé, quelques gouttes tombent par intermittence, j’hésite un moment à planter la tente sur un des replats herbeux vers 2550m, avant de descendre vers le grand replat humide, et de trouver finalement, après avoir fait le plein d’eau, une petite terrasse à droite du barrage, en contrebas du village du Clou. L’emplacement n’est pas des plus sauvages (et il faut avoir fait le plein d’eau avant), mais il offre une belle vue sur la gorge du Clou et le Mont Pourri.
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    J18: Barrage du Clou / Tignes Val Claret (E16b, E17)

    J’appréhendais un peu cette section, qui offre à priori peu d’intérêt, d’autant que je tenais à tout faire à pied. En fait, elle n’est pas désagréable du tout. Traversée des jolis hameaux du Monal et du Chenal, chemins reposants sous les mélèzes ou à travers les champs, juste une toute petite portion de route goudronnée, petites montées et descentes de la Via Alpina pour rompre la monotonie. Le sentier qui monte des Brévieres aux Boisses, puis des Boisses au Lac, n’offre pas les vues les plus originales, mais ça reste un vrai sentier de randonnée: on a vu pire.
    Pause à Tignes Le Lac, ravitaillement, recherche en vain d’un cartouche de gaz, et dernière montée vers Tignes Val Claret, où je récupère quelques infos à la maison des guides avant de passer la nuit à l’Hotel la Vanoise (bon accueil, et lieu de passage d’un « Trans’Alpin » de temps en temps…).
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    J19: Tignes Val Claret / La Reculée (E18, E19a)

    Réveil en pleine forme pour cette étape qui s’annonce assez excitante.

    VARIANTE:
    Pour la montée à la Pointe du Grand Pré, conformément aux suggestions des guides de Tignes, je quitte le GR bien avant le col de la Leisse, aux alentours du point 2609m, et je poursuis en traversée montante, directement vers la Pointe du Grand Pré.
    Ce jour-ci, entre les éboulis, et les névés, je choisi les névés. J’enfile les Trail Glove et les crampons, la neige est encore assez dure, mais la pente reste raisonnable. Ayant mal visé, j’arrive d’abord sur l’antécime à 3027m: je redescend au collet à 3015 et atteint sans problème la pointe proprement dite. Petite descente de névé en glisse-sur-chaussures versant Est, puis je remet les FiveFingers, que je garderai pour le reste de la journée.

    REMARQUE:
    Pour la descente « hors sentier » vers les Pissets , il existe en fait une sente cairnée dés 2850m environ, qui correspond très précisément au trajet décrit.

    Montée au Col de la Rocheure dans des névés faciles, pause-déjeuner au refuge de la Femma.

    Remontée par Le Vallonet: la sente cairnée décrite n’existe quasiment plus, et d’aprés les gardiens du refuge, il s’agit d’un volonté délibérée du Parc, pour regroupper les gens uniquement sur quelques gros sentiers.

    Bivouac discret à La Reculée, zone bien nommée, à l’écart de tous sentiers, vers 2535m, en ayant fait le plein d’eau un peu plus tôt: belle vue la Grande Casse et sur sommets du galcier de la Vanoise.
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    J20: La Reculée / Replat au dessus du Pont de Bonneval (E19b, E20a)

    Descente vers le sentier du lac de Lansleria (il y aurait eu quelques beaux EC, mais trop proches des chemins)
    Montée au col puis à la Pointe du Grand Vallon en louvoyant entre névés et pierriers. Pour le raidillon final, rien ne tient, ni la caillasse, ni la neige. Heureusement, ce n’est pas trop long.
    Pour la descente, l’éboulis est un peu décevant: pas assez homogène à cette période de l’année, juxtaposant gravillons, terre et grosses pierres qui bloquent le pied, il ne permet pas une descente aussi amusante qu’espérée.

    Pour la descente au Cuchet, on peut hésiter pour savoir à quel moment précis « plonger dans l’herbe », j’ai sans doute suivi le sentier supérieur un peu trop loin vers l’Est, mais on s’en sort dans tous les cas.

    Poursuite de la descente sur Lanslebourg, ravitaillement, restauration (le Traiteur des Cimes, très bonne adresse).
    Départ de Lanslebourg: après 2 lacets d’une piste qui parcourt des centaines de mètres sans faire bouger l’altimètre d’un pouce, je bifurque vers « Le rapide ». Au moins, si on transpire, on sait pourquoi. Après une montée sous l’oeil du Fort de La Turra, je dépasse un grand replat vers 2330m, trop humide pour bivouaquer, et trouve finalement un petit replat légèrement plus haut, qui semble mieux protégé du vent, pour affronter un orage qui s’annonce violent.

    Et en effet: la tente résiste parfaitement à la pluie, mais la terre imbibée d’eau perd sa consistence, et avec les rafales de vent, une sardine finit par s’arracher. En pleine nuit, je me retrouve à retenir un coin de la toile depuis l’intérieur, durant un temps qui paraît trés long, jusqu’à ce que les raffales cessent enfin. La sardine a carrément plié, mais bonne surprise, la toile en cuben n’a aucun dégât. Dorénavant, ce n’est pas des pierres que je mettrai sur les sardines pour les maintenir en place, mais des menhirs…
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    J21: Replat au dessus du Pont de Bonneval / Bivouac Walter Blais (E20b, E21a)

    Passage du Pas de la Beccia qui offre de belles vues sur le Lac de Mont Cenis, halte au refuge du Petit Mont Cenis pour un complément de petit déjeuner, descente par ce sympathique sentier des chèvres, remontée dans le magnifique vallon d’Ambin, et halte au refuge d’Ambin. Après un déjeuner savoureux, les 2 gardiens me recommandent, si je veux bivouaquer au col, de poursuivre ma montée sans tarder, au cas où un groupe de 6 italiens viendraient déjà investir les lieux.

    Redémarrage en mode rando rapide. Arrivé au Lac d’Ambin, le couloir de neige sur la droite a l’air bien tracé avec des lacets réguliers, et la neige semble ni trop dure ni trop molle. Après avoir fait le plein d’eau pour le bivouac, je sors le piolet, mais je garde les FiveFingers.
    Sauf que à mi-parcours, la pente se redresse (de l’ordre de 35°), et la trace continue face à la pente. D’ici, un changement de chaussures serait risqué. Je continue donc, en grattant la neige avec les orteils pour creuser des marches solides et assurer chaque pose de pied, avec le piolet enfoncé jusqu’à la garde à chaque pas. Les Five Fingers sont décidément pleines de ressources (ou plutôt, c’est le pied humain qui est un outil bien plus polyvalent que ce qu’on croit). Les crampons auraient tout de même facilité les choses !

    Une fois sorti du couloir, la combe neigeuse qui conduit au col d’Ambin ne présente plus de difficulté. Arrivé au bivouac, les seuls voisins que j’aurai seront… 2 bouquetins venus lécher le sel sur les rochers !

    La fin de journée est radieuse, j’hésite un moment à redescendre à la combe et à suivre l’arrête vers l’Est qui mène à la Pointe d’Ambin (une arête apparement facile, entièrement déneigée), mais je me contente finalement de remonter légèrement l’arête Ouest, jusqu’à une petite stèle au pied de la Pointe Ferrand, qui offre une vue sublime sur le lac d’Ambin et le vallon en contrebas.
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    J22 (Lundi 08/07): Bivouac Walter Blais / Replat au dessus du refuge Arlaud
    (E21b, E22, E23a)

    Au petit matin, les bouquetins tournent toujours autour du bivouac.
    Descente sur le refuge Molinari, où je complète mon petit déjeuner.

    VARIANTE:
    La gardienne me conseille de descendre vers Salbertrand par le sentier vers la Grange Soulier, plus sympathique que la route. A partir de la Grange Clot Sesian, une sente horizontale permet de récupérer la route, sans être obligé de descendre à Combes puis remonter à Eclause.

    REMARQUE:
    Il y a bien une épicerie à Salbertrand, et aux dires de la gérante, elle est ouverte depuis 25 ans.

    Pique-nique sur la place du village, montée au refuge Arlaud où je prends un café et discute longuement avec la gardienne. J’irai finalement me poser au replat avec source vers 2135m. A une vallée de distance, quel contraste entre ce paysage doux et verdoyant et l’ambiance « haute montagne » de la veille. Le Mont Blanc a disparu de l’horizon, on aperçoit maintenant la Meije et la Barre des Ecrins, témoins du trajet parcouru.
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    J23: Replat au dessus du refuge Arlaud / Val Troncea avant l’Alpe Mey (E23b, E24a)

    Montée au Col Lausan et descente sur Pragelato dans ce même environnement de forêt et de prairies acceuillantes.
    Mini-ravitaillement à Pragelato, puis longue remontée un brin monotone du Torrente Chisone.

    REMARQUE:
    A Pattemouche, l’aire de camping a définitivement disparu, remplacée par un espace de jeu pour les enfants.

    Entrée dans le Parc du Val Troncea, où un panneau aligne une liste interminable d’interdictions, y compris toute nuit sous tente… Le «rifugio» du col Clapis est bien fermée à clé, il faut réserver 24h à l’avance, récupérer la clé puis la rapporter à la maison du parc: pas vraiment adapté à une rando itinérante. Il vaudrait mieux qu’ils appellent ça cabane privée plutôt que « refuge ». Tant pis, je chercherai un coin à l’écart, je ne pense pas franchir le col Clapis et sortir du parc aujourd’hui.

    Ne sachant pas si je trouverai un EC avant ceux cités autour du refuge Clapis (2750m), je m’installe vers 2000m, pas loin de la bifurcation du sentier pour le Lac Fauri, un peu avant l’Alpe Mey (sans doute comme Pascal en 2016)
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    J24: Val Troncea avant l’Alpe Mey / Abries (E24b, E25, E26a)

    En grimpant au col Clapis, je regrette de ne pas être monté un peu plus haut la veille: Les EC ne manquent pas. Dés 2350m on trouve quelques terrasses herbeuses, de plus en plus accueillantes au fur et à mesure que l’on s’approche du « rifugio » Clapis, et l’eau n’est jamais très loin.
    Passage du col quasiment sans le moindre névé. On a vraiment changé d’univers par rapport au Val d’Ambin.

    REMARQUE:
    Lors de la descente vers l’Alpe Plane, je n’ai pas trouvé tous les panneaux indiqués, ni le sentier qui arrive sur le refuge en contournant la barre rocheuse par l’ouest. J’ai terminé à vue, en faisant le contournement des rochers par l’est (attention aux bouses fraiches en s’approchant de la bergerie…)

    Montée au Col de la Mayt dans une cadre toujours vert et tranquille, descente sur la Chapelle en suivant plus ou moins des bouts de sentiers comme indiqué, et continuation jusqu’à Abriès pour un ravitaillement nécessaire. Nuit au camping d’Abriès.
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    J25: Abriès / Lac Blanchet (E26b, E27)

    Je renonce au détour par le sommet de la Lauzière, je préfère avancer dans ce Queyras que je connais depuis l’enfance, mais qui reste magnifique.
    Je retrouve des grands classiques: Lac Egorgéou, Lac Foréant, Col Vieux… Je ne monte pas au Pain de sucre, j’y suis déjà allé 10 fois, et ce jour là les nuages encerclent déjà le Viso. Par contre, le Pic Caramatran est une découverte. Pause déjeuner au refuge de la Blanche, et décision de tenter le Bric de Rubren pour le lendemain.

    VARIANTE:
    Comme Pascal en 2016, je monte bivouaquer aux Lacs Blanchet, plus tranquilles que les abords du refuge.
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    J26: Lac Blanchet / Replat 2350m dans le vallon de Rubren
    (E28 avec ajout du Bric de Rubren)

    VARIANTE:
    Depuis les Lacs Blanchets, légère descente puis traversée d’un éboulis à flanc pour rejoindre le sentier du Col de la Noire (inutile de descendre complètement jusqu’au Lac de la Blanche)

    Le col de la Noire inaugure une longue série de cols d’altitude caillouteux et arides, en contraste total avec les cols enneigés de la première partie. (Ressent-on autant ce contraste lorsqu’on réalise la traversée plus tard dans la saison?)
    Descente jusqu’au beau Lac du Longet, au dessus duquel se découpe la silhouette du Mont Viso, pour une fois débarrassé des nuages.

    VARIANTE « BRIC DE RUBREN » en traversée :
    Depuis le Lac du Longet, monter plein Sud sur un terrain facile, vers le Lac du Loup, à vue ou en suivant par moments une vague sente cairnée. Grimper ensuite le gros éboulis raide qui monte au col de Corniscle (quelques cairns au début qui contournent un petit éperon par la gauche, puis tout droit dans la pente; les blocs tiennent plutôt bien). Enfin suivre de la crête jusqu’au sommet : le terrain est légèrement glissant pour grimper aux Rochers de Rubren, et meilleur ensuite.
    Du sommet, vue à 360° sur tout le Queyras, le Viso, Chambeyron…
    Descente par le Pas de Mongioia, où un étonnant bivouac en forte de yourte brille au soleil. Les sentiers sont mieux tracés, mais les vues moins esthétique que l’itinéraire de monté.

    Ne voulant pas dormir dans le vallon encaissé de Maljasset, je m’arrête sur un beau replat herbeux à 2350m, en dessous de la Cabane de Rubren, et surplombant la Cabane de la Blave.
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    J27: Replat 2350m / Lac Noir (E 28b, E29a)

    MINI-VARIANTE:
    Du replat 2350m, il est possible de rejoindre directement le fond du vallon sans faire le détour vers le nord et les passerelles. Suivre le sentier qui part en légère descente vers le SO, jusqu’à une pente herbeuse moins raide que les précédentes, où le sentier disparaît, mais qui se descend sans trop de difficulté.

    Contournement du Plan de Parouart sans passer par Maljasset, montée au Lac du Marinet où de nombreux pêcheurs attendaient… un hélicoptère qui vient larguer les poissons dans le lac ! Et il fera même plusieurs rotations ! Sous le vrombissement des hélices, je ne m’attarde pas. Triste époque…

    A partir du col du Marinet, l’univers devient complètement minéral. Col et Cîme de Ciaslaras, Col de l’Infernetto, Col de la Gypière et Tête de la Frema, Lac des 9 couleurs: je retrouve ces lieux plusieurs fois parcourus à pied ou à ski. Je discute un long moment avec un petit groupe de randonneurs aux avis partagés: certains s’émerveillent de cet environnement austère et sauvage et de ces cîmes qui ne demandent qu’à être escaladées, quand d’autres ne voient que des tas de cailloux…

    C’est le week-end, un véritable village de tentes s’est monté aux abords du Lac des 9 couleurs. J’installe mon bivouac au Lac Noir, beaucoup moins couru, mais tout aussi beau (une seule autre tente à l’autre bout du lac). Les chamois se laissent entrevoir ça et là, et le Brec du Chambeyron se reflète en toute majesté, avant de s’embraser au coucher de soleil.
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    J28: Lac Noir / Larche (E29b, E30)

    Départ à l’aube. Le Pas de la Coulette semble être le lieu de rendez vous des chamois au petit matin: à chaque virage, ils détalent par petits groupes.
    Tout le monde dort encore au Refuge de Chambeyron. Les seuls randonneurs que je croise dans le Vallon de Plate Lombarde sont un couple rencontré la veille au Bivouac Barenghi, et qui a fait le tour du Brec dans l’autres sens.

    La Meyna se dresse bientôt en plein milieu. A droite, le GR avance paisiblement vers le col de Mallemort. A gauche, notre sentier grimpe vers le col de la Portiolette, sauvage et aride, sous l’oeil menaçant de la Tête de Sautron. Ca résume bien l’esprit de la Trans’Alpes !

    Changement d’univers de l’autre coté du col: on quitte la caillasse de la Haute-Ubaye, et l’on voit se profiler les prairies verdoyantes du Mercantour.

    L’étape sera courte: arrivé à Larche, la météo annonce de fortes pluies pour toute la journée du lendemain. J’avais prévu d’aller bivouaquer vers le Lauzanier, mais je ne tiens pas à passer ensuite le Pas de la Cavale ou le Pas de Morgon sous des trombes d’eau. Je récupère au Gîte GTA mon colis de vivres et de fournitures de rechange, et j’opte pour une nuit au gîte, et probablement une journée off le lendemain
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    J29 (Lu 15/07): Gîte de Larche

    La pluie tombe comme prévu. Dans la matinée, le gîte se remplit de naufragés du GR qui arrivent trempés et abandonnent leur étape du jour.
    L’ambience est excellente, je décide de rester une nuit de plus. J’en profite pour faire quelques réparations au SeamGrip sur les FiveFingers: je n’aurai ainsi pas besoin de la paire de rechange, que je renvoie par la poste comme elle était venue.

    REMARQUE:
    en plus de la micro épicerie du Camping des Marmottes, il y a maintenant une autre micro-épicerie dans le village de Larche. Les produits sont intelligemment choisis pour le bivouac, mais en quantité limité, mieux vaut ne pas débarquer à 15.
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    J30: Gîte de Larche / Lacs de Ténibre (E31, E32a)

    Départ à l’aube pour cette journée qui s’annonce de 11h de marche. La petite route sous les mélèzes semble passer assez vite dans la fraicheur du petit matin, et la montée sur les pentes débonnaires du Vallon du Lauzanier est idéale pour cette étape où le sac est chargé pour 5 jours d’autonomie.
    En se retournant après le Pas de la Cavale, on est toujours étonné de voir cette falaise quasiment verticale, qui ne laisse absolument pas deviner l’existence du sentier qu’on vient de descendre. Je poursuis l’étape avec un des GR-istes de la veille, qui s’est laissé tenté par un détour par Morgon et Vens: il ne le regrettera pas. Je dois reconnaitre que, même après avoir traversé les deux tiers des Alpes, l’arrivée sur les Lacs de Vens offre toujours le même émerveillement. C’est vraiment l’un des panoramas les plus sublimes qui soit.

    Pause déjeuner à Vens, où je retrouve le couple qui avait bivouaqué sur l’autre rive du Lac Noir, 3 jours plus tôt. Ils tiennent un snack végétarien à Gap, « Picorette »: je passerai sûrement les voir lors d’une prochaine virée dans les Alpes. Nous aurions bien continué à discuter tout l’aprés-midi, mais je dois repartir si je veux atteindre les Lacs de Ténibre avant le soir.

    A la Brèche Borgonio, les névés sont tapissés d’une couche de neige fraîche déposée la veille, mais tout passe sans difficulté, toujours en Five Fingers. La descente est plus laborieuse dans le long enchevêtrement de blocs pas toujours stables qui conduisent aux Lacs de Ténibre, sur un terrain détrempé par la pluie et la neige de la veille.
    Bivouac sur une belle terrasse surplombant le Lac inférieur, à proximité d’un troupeau de mouflons.
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    J31: Lacs de Ténibre / Lac du Laufser inférieur (E32b, E33a)

    Départ tardif: la condensation a été particulièrement forte cette nuit. Je pars cette fois avec les Trail Glove, pour être prêt à enfiler les crampons si besoin sur les pentes du Ténibre. Ce jour, le vallon suspendu est seulement parsemé de petits névés qui se franchissent sans difficulté. La grimpette finale par l’arête est déjà entièrement déneigée. Finalement, les crampons n’auront pas servi. Quelques hésitation pour savoir à quel endroit précisément franchir la crête frontière (il y a des marques rouges dans toutes les directions), puis je remets les FiveFingers pour la descente sur Rabuons.

    Pause-déjeuner au refuge: le gardien me confirme que la Trans’Alpes est sûrement la plus belle traversée possible. Il a lui même a réalisé une traversée des Alpes avant la parution du guide, et avait choisi quasiment à chaque fois les mêmes itinéraires; il rêve de le refaire un jour. Pour la suite, il me conseille de ne pas manquer le Bivouac Monciarelli après le Passo di Ghiaccai au Gelas.

    Redémarrage pour le Pas de Corborant : le raidillon final est en effet un peu laborieux, avec un terrain qui se délite sous les pieds, aussi bien sous la neige que dans le pierrier.
    La descente est pire encore: j’aime beaucoup la formule « La stabilité des blocs n’est pas toujours garantie » (cette année, elle pouvait s’appliquer à tous les éboulis depuis les Lacs de Ténibre)

    Alors que le ciel se charge de plus en plus, je trouve de belles terrasses herbeuses sur la rive sud du Lac Laufser inférieur, un peu à l’écart du sentier, avec vue sur l’Argentera au loin. J’y installe mon bivouac. Finalement, il ne pleuvra pas.
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    J32: Lac du Laufser inférieur / Tête Rougnouse de la Guercha (E33b, E34a)

    Départ pour la variante sans passer par le refuge Alexandris Foches.
    Ce jour, la pluie est annoncé assez plus tôt, je compte donc simplement avancer jusqu’aux EC mentionnés peu après le Passo del Bue.
    Après les traversées d’éboulis instables des 2 jours précédents, où chaque pas demandait la plus grande attention, les anciens chemins militaires italiens offrent une promenade insouciante et sereine, d’autant plus qu’on y croise quasiment personne. On découvre des paysages inédits jusqu’ici, typique des Alpes maritimes, avec ces mélèzes qui poussent en altitude jusque sur les parois rocheuses les plus improbables, et ces innombrables laquets. Belle ambiance sur la montée au Passo del Bue.

    VARIANTE:
    À partir du Passo del Bue, la Tête Rougnouse de la Guercha (2694m) semble facilement accessible, et c’est le point culminant de cette partie de la crête. Pourquoi ne pas y monter? Je pose le sac et suis simplement la crête. Je dépasse un quelques bouquetins absolument énormes que je n’ai pas l’air de déranger, et je découvre, 20m sous le sommet, un vaste terrasse qui offre une vue magnifique. Mais il n’y a pas d’eau.
    Tant pis, une telle vue, ça vaut le coup de faire un aller-retour aux sources. Descente au collet où j’ai laissé le sac, puis descente de 150m en direction du premier lac près duquel je trouve une source, puis remontée jusqu’à la terrasse.

    Après quelques légères averses, les nuages se dissipent, et j’assisterai au plus somptueux coucher de soleil de toute la traversée.
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    J33: Tête Rougnouse de la Guercha / Replat sous les Lacs de terre Rouge (E34b, E35a)

    VARIANTE « Chemin de crête ».
    Etant déjà à la Tête Rougnouse de la Guercia, je choisis de rejoindre le Col du Saboulé directement par les crêtes plutôt que descendre et remonter.
    Il existe même un tracé en pointillés sur le fond Open Topo Map:
    Rejoindre d’abord l’antécîme orientale de la Tête Rougnouse de la Guercha en restant sur la crête (ignorer la sente qui semble longer la crête un peu en contrebas versant sud, elle descend finalement dans une autre direction). Descendre ensuite une sente cairnée en direction NNE vers un laquet. La sente tourne progressivement vers l’est en feintant la Roche du Saboulé, et devient un vrai sentier à l’approche du Col du Saboulé. Au total, un beau chemin de crête sans difficulté.

    Durée à partir du Passo del Bue:
    10mn pour la Tête Rougnouse de la Guercha
    puis 1h environ pour le Col du Saboulé.

    Reprise de l’itinéraire intial, descente vers Sant’Anna di Vinadio, où se mêlent randonneurs, gamins en colonies de vacances, et bonnes soeurs. Pause dans un café d’où j’arrive à contacter un ami qui vient le lendemain à Isola 2000, en espérant qu’on puisse faire un bout de trajet ensemble.

    Sentier de crête tranquille jusqu’au col de la Lombarde.

    REMARQUE:
    Le ravitaillement à Isola 2000 sera indispensable, mais il me reste encore quelques provisions, et plutôt que faire l’aller-retour aujourd’hui du Col de la Lombarde, je le ferai le lendemain par le Vallon de Terre Rouge. Le trajet sera un poil plus long, mais ce sera un sentier et pas une route, et ça permet de faire la Cîme de la Lombarde avec un sac encore léger.

    Je continue donc avec l’ascension du gros éboulis raide mais facile menant à la Cîme de la Lombarde (les blocs sont stables, ça change du Corborant…), puis la descente en suivant un moment l’arête de droite (plus sympa que les longs lacets).
    Passage du Pas du Loup où reste un petit névé, puis descente sous les Lac de Terre Rouge, en direction d’Isola jusqu’au point 2360m sur la carte IGN, où je bivouaquerai sur une petite terrasse qui surplombe la vallée (la «source» indiquée est plutôt une mare…)
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    J34: Replat sous les Lacs de terre Rouge / Lac Fremamorte soprano (E35b, E36a)

    Aller-retour à Isola 2000 pour le ravitaillement, et pour rejoindre l’ami qui va m’accompagner aujourd’hui.
    Le trajet jusqu’au Refuge Questa est effectivement facile, il vaut mieux avoir un sac chargé sur cette portion, que la veille sur l’éboulis de la Lombarde.
    Nous déjeunons au refuge Questa, puis nos trajets se séparent: je continue l’itinéraire prévu pour bivouaquer aux Lacs de Fremamorte, il retourne à Isola 2000 par le Pas de Portettes et le Col Mercière. Une idée à retenir si vous voulez retrouver des amis sportifs sur un bout de chemin.

    À l’approche de Fremamorte, les chamois sont peu farouches: ils prennent le temps d’observer cet étrange bipède, voir même s’avancent avec curiosité, puis repartent sans se presser, là où leurs cousins français auraient déjà détalé comme des fusées.

    Le bivouac Giuglia est déjà occupé par 2 personnes, et le ciel reste dégagé, je préfère donc dormir sous tente, sur un replat légèrement en contrebas de la cabane, en descendant vers le Lago Soprano.

    Le soir, le soleil couchant illumine la face ouest de l’Argentera et fait scintiller le refuge remondino, tandis que la brume envahit le fond de vallée.
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    J35: Lac Fremamorte soprano / Pointe des Lobbie (E36b, E37a)

    Descente vers le Piano del Re (les sources à 2090m sont bien en eau), et montée agréable le long du torrent et dans les alpages vers le refuge Remondino, où l’on croise beaucoup de grimpeurs ce dimanche. Pour la montée au Lac Nasta, la plupart des névés peuvent être évités avec quelques pas de grimpe facile sur du bon rocher. Fin juillet, l’enneigement est encore important autour du Lac, les EC signalés sont davantage adaptées à des tentes auto-portantes.

    Longue descente du Colle di Brocan jusqu’au Rifugio Genova, qui ressemble ce dimanche à une véritable usine. N’étant plus habitué à une telle foule, je renonce à y faire une pause.

    Montée tranquille au Colle di Fenestrelle, provision d’eau à la source à 2350m (tout petit débit), et arrivée à cet étrange replat à 2310m surplombé par la Punta delle Lobbie, parsemée de petits murets pour protéger des emplacements de bivouac. De loin, on dirait les ruines d’un Machu Pichu miniature… Il y a même un emplacement pour 1 ou 2 dormeurs tout au sommet de la pointe, avec vue en première loge sur le Gelas.

    Je monte la tente sur un dôme herbeux légèrement en retrait, tout en réfléchissant à une variante à ajouter le lendemain pour ne pas arriver trop tôt au bivouac Monciarelli.
    La cime du Gelas est là, juste en face ! Je n’ai pas de topo d’alpi, mais sur le fond Open Topo Map, il existe bien un tracé qui part du point 2415m, monte au Colle di Saint Robert, puis suit l’arête Ouest… Je demanderai le lendemain au refuge Soria Ellena.
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    J36 (Lundi 22/07): Pointe des Lobbie / Bivouac Monciarelli
    (E37b – E38 avec ajout de la Cime Nord du Gelas)

    Descente à l’aube à nouveau au milieu des chamois. Au refuge Soria Ellena, l’accueil est très chaleureux, la crostata excellente, mais personne n’a d’indication sur la course… Je verrai bien. Sur le sentier de montée, je suis rejoint par un grimpeur italien, venu lui aussi tenter cette voie pour la première fois, muni d’un topo, et certifiant que tout est sensé passer sans matériel d’alpinisme !
    La seule chose qu’il ait prévu en plus est un casque de vélo! Nous ferons l’ascension ensemble.

    VARIANTE « GELAS en aller-retour » :
    2415 m, gros cairn: la sente pour le Passo dei Ghiaccai part à gauche, l’itinéraire pour le Gelas continue à droite (plein sud). Je vide mon sac au maximum, et c’est parti. L’itinéraire remonte d’abord un petit couloir qui débouche sur un passage étroit à droite de la Punta Roccati, avant d’attaquer la combe qui mène au col Saint Robert. Le terrain alterne caillasse, éboulis terreux et glissant, et névés, dont un assez raide, que je préfère contourner par le rocher, tandis que l’autre grimpeur y taille des marches. A partir du col, un itinéraire cairné suit l’arête légèrement en contrebas, traversant névés et éboulis, mais je lui préfére le bon rocher de l’arête elle-même. Le parcours devient plus aérien dans la dernière partie, avec des marques jaunes qui partent un peu dans tous les sens, puis quelques dalles sur la fin, mais ça reste de l’escalade facile. Les FiveFinger, avec leur grip phénoménal, font merveille sur ce type de terrain.
    Nous arrivons au sommet en même temps que 2 français montés par le couloir ouest, et nous sommes rapidement rejoints par 2 bouquetins qui n’ont qu’une idée en tête: lécher la sueur des grimpeurs!
    Descente par le même itinéraire: la neige est resté dure en sous-couche, nous avons préféré descendre la partie la plus raide du névé en désescalade.

    Récupération des affaires, et redémarrage vers le Passo dei Ghiaccai. En arrivant à ce point réputé «chaud», bonne surprise: les névés ne sont pas plus inquiétant que des dizaines d’autres traversés jusqu’ici, la neige est suffisamment ramollie tout en restant portante, et la trace est déjà faite, avec des marches profondes qui rendent les crampons inutiles (je sors quand même le piolet, histoire d’éviter un accident bête). Cependant, j’imagine facilement qu’avec un enneigement plus important, une neige durcie par un bon regel nocturne, et sans traces préalables, il en serait tout autrement.

    Dernière petite descente jusqu’au Bivouac Monciarelli: une pointe de fatigue se fait sentir… Ce fut une belle journée !
    Petit pincement au coeur en pensant que la fin approche déjà…
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    J37: Bivouac Monciarelli / Lac Long inférieur (E38b, E39)

    Jonction avec le refuge Pagari où je prendrai à nouveau une crostata (j’aurai ainsi réussi à ne pas trop perdre de poids, par rapport à ce que l’on lit ça et là après ce type d’aventure)
    Le gardien annonce de sérieux orages en milieu d’aprés midi, je repars donc sans tarder. Petite suée en grimpant l’éboulis au dessus du Lac Bianco del Agnel, puis retour en France.
    L’enchaînement des 4 grands lacs de barrage offre des panoramas superbes: ça donne envie d’y retourner hors saison quand il y aura un peu moins de monde. Je fais un bout de chemin avec 2 étudiants bourlingueurs qui partagent leur expérience de rando dans les parcs canadiens… De quoi alimenter de futurs projets.

    Traversée de la Vallée des Merveilles: nous discutons avec une garde du Parc qui nous indique les quelques gravures accessibles à partir du sentier principal, avant de croiser un groupe en visite guidée et de profiter durant quelques instants des explication du guide, à propos de graffitis datant de l’époque romaine, et dont la traduction n’est pas pour les enfants…

    Halte au refuge des Merveilles pour une dernière tarte aux myrtilles. La menace d’orage semble se dissiper. Plusieurs dizaines de randonneurs attendent le signal pour aller planter la tente sur un espace dédié au dessus du refuge, certains arrivent avec leur guitare… non, décidément, j’y reviendrai quand il y aura moins de monde!
    Je m’éloigne un peu du refuge et installe mon bivouac sur une terrasse herbeuse à l’extrémité du Lac Long inférieur, hors de la zone réglementée.
    On sent déjà l’air marin monter de la vallée. La nuit promet d’être humide.
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    J38: Lac Long inférieur / Gramondo (E40, E 41a)

    Départ à 6h30, le temps de replier tant bien que mal les affaires trempées par la condensation. Ascension de la Cîme du Diable, qui offre un dernier panorama sur la Vallée des Merveilles et les sommets italiens à l’arrière plan, mais une brume de chaleur empêche malheureusement de voir la mer.
    Et c’est le début de cette longue descente, qui voit peu à peu la montagne faire place aux collines, puis à cet environnement méditerranéen qui m’est familier, mais qui en a surpris plus d’un. Certains randonneurs qui terminent le GR se lancent sur cette étape avec juste 1 L d’eau en espérant trouver des torrents comme dans les Alpes… A Sospel, le thermomètre affiche 35°C

    Quasiment 2700m de descente, aucune ampoule, aucune douleur au genoux. Je repense au calvaire des descentes en grosses chaussures de rando il y a 6 ans, avant de passer aux minimalistes…

    Et, ce n’est pas fini:
    Je croise devant la supérette de Sospel 4 marcheurs qui finissent leur traversée par le GR5, en mode marche rapide, voir rando-course.
    Leur idée: remonter bivouaquer à la belle étoile au Col du Razet ou au Colla Bassa, puis descendre de nuit sur Menton et assister au lever du soleil sur la plage.
    Ce genre de délire me convient tout à fait !
    Sauf que je veux rester fidèle à la Trans’Alpes: plutôt que le Colla Bassa, je propose le bivouac au sommet du Gramondo: accepté.
    Le temps de finir sandwiches, biscuits et même crèmes glacées, il est 19h, nous partons tous les 5… dans une mauvaise direction!
    Iphigénie nous ramène sur le chemin. Décidément, cette appli n’est jamais aussi utile que quand il s’agit de trouver le départ d’un sentier à partir du labyrinthe d’une agglomération.

    Montée au Razet, puis à Bassa. Malgré la relative fraîcheur du soir, tout le monde est en nage. (Je plains ce qui font le trajet de jour).
    Nous atteignons le Gramondo. La nuit est tombée, nous n’avons quasiment pas utilisé la frontale.
    Les lumières de Vintimiglia et de Menton scintillent au loin.
    Le sol épineux ne permet pas de sortir duvet ni matelas gonflable, chacun s’installe comme il peut pour une nuit qui sera courte: réveil programmé à 2h45.
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    J39: Gramondo / Menton (E41b)
    Départ du Gramondo à la frontale à 3h, et attaque directe de la partie hors sentier : ça met tout de suite plus de piment.
    De nuit, impossible de viser au loin le « bon sentier balisé orange-blanc », et nous ne sommes pas mécontents quand nous le trouvons enfin.
    Passage des cols successifs à rythme soutenu, ultime descente quasiment en courant, arrivée sur la page de Menton à 6h15.
    Spectacle du lever de soleil par dessus la crête frontière en barbottant dans la mer…

    Merci à tous !

  11. HRP Banyuls-Hendaye en juillet-août 2019.

    Quelques remarques bien tardives. Le confinement en a peut-être suscité enfin la rédaction…
    Il ne s’agit pas d’une chronique. Simplement de quelques précisions, voire corrections qui me paraissent utiles à celles et ceux qui veulent tenter cette belle aventure.
    Je précise que je n’ai utilisé que les cartes (IGN Top 25 + Alpina), la boussole et l’altimètre.
    Peut-être les précisions d’orientation que je donne sembleront-elles alors superflues aux utilisateurs de GPS, mais il en est encore fort heureusement qui randonnent à l’ancienne mode. Et il m’est arrivé plusieurs fois de devoir renseigner quelques porteurs de GPS. Failles de la modernité…

    Je présente ces remarques dans l’ordre des pages du guide, et des étapes :

    Préliminaires. Rubrique « Matériel » :

    P.12 : il serait bon de rajouter un filtre à eau, équipement indispensable, voire vital en temps de canicule à plus de 40 degrés comme ce fut le cas sur quelques étapes pour moi qui suis parti début juillet. Je ne sais pas s’il m’a sauvé la vie, en tout cas, il m’a évité bien des angoisses.
    J’ai utilisé un Sawyer mini, très efficace et léger. Mais d’autres marques (Katadyn, etc.) vendent des produits apparemment recommandables.
    Je m’en suis servi quasi quotidiennement sans aucun problème, ce qui m’a permis de ne jamais dépasser une réserve d’eau d’1,5 L., alors que j’ai pu en boire plus du double sur certaines étapes.

    Piolet crampons, p.13 : L’été ayant été très chaud, les névés étaient généralement mous et ne nécessitaient pas les crampons. Par une matinée froide d’août, je les ai cependant utilisés ainsi que le piolet pour descendre le névé raide du col du Pluviomètre versant Gourgs Blancs (étape 25, p. 130). On devait cependant pouvoir éviter le névé par la caillasse de droite.
    La veille, le névé au-dessous du col Inférieur de Litérole, versant Remuñe était mou. Du fait de sa raideur, il peut cependant poser problème un jour froid. Un jeune homme rencontré plus tard m’a dit qu’il en avait eu peur, et sans piolet ni crampons, il s’était causé des frayeurs en voulant l’éviter par la paroi rocheuse de gauche (rive droite).
    Il me semble donc recommandé de disposer de crampons légers et d’un piolet – ainsi que d’un minimum de technique – pour éviter ce genre d’exercice plutôt hasardeux…

    Itinéraire :
    Étape 3, p. 27 : Comme signalé par Jérôme, le passage par Can Félix ne semble plus possible.
    « Vers 755m », j’ai donc choisi la descente vers Montalba, puis le sentier qui va de Montalba à Amélie. Très beau passage en gorge et sous-bois, mais long et fastidieux, car alternant en permanence montées et descentes, ce qui est pénible en fin de parcours.

    Étape 4, p. 29 : me fiant à la « Remarque » de la p.30, j’ai évité le sentier balisé jaune-rouge au départ de Montbolo et pris l’itinéraire conseillé (par Can Quirk, etc.). Je ne peux donc rien dire sur cette première partie balisée.
    Arrivé au col de la Redoute, j’ai constaté que le balisage jaune paraissait récent. Je l’ai suivi à partir du « carrefour de pistes » (p.30). Il mène sans problème jusqu’à la tour de Batère.

    Étape 5, p.34 : le refuge Arago est désormais ouvert.

    Étape 10, p. 53 : « Pas de grosse difficulté » est-il dit. Sans doute. Mais l’étape est néanmoins fastidieuse du fait de très nombreux passages de blocs après Pédourrès.

    Étape 11, p. 58 : après le déversoir de l’étang de Cabana Sorda, veiller à bien prendre le sentier balisé qui file en écharpe sur la gauche, et non celui qui grimpe raide vers le pic de la Portaneille !
    p.59 : le refuge de Sorteny est désormais gardé, et fort agréable.

    Étape 13, p.65 : après la « bifurcation vers 2295m », la « sente balisée en jaune » est étroite et sur un versant très raide d’herbe et de gispet. Attention en cas de temps pluvieux ou humide !

    Etape 15, p.77-78 : heureusement que le refuge de Baborte est particulièrement visible, car le terrain est plutôt complexe une fois quitté le sentier balisé de Vall Ferrera. Bien calibrer l’altimètre. Le Coll de Baborte est assez visible depuis l’Estany sud de la Coma de Sotllo. Après le col, suivre les indications du guide, mais c’est un peu au jugé. Bon courage !

    Étape 18, p.87 : Après le « large Coll Curios (2423m), il n’est pas nécessaire de « descendre directement NNO pui NO dans les prairies ». Car un sentier balisé rouge et blanc part directement à flanc sur la droite et rejoint la base du Coll de la Cornella. Le goulet est peu engageant, mais avec de la patience, il se monte. La descente dans les blocs côté NO se révèle en fait plus pénible.

    Étape 19, p. 92 : Après l’Estany superior del Rosari, ne pas hésiter à partir franchement à gauche SSO dans l’axe du vallon principal. Ne pas partir trop à droite, à l’ouest, au risque de rencontrer une zone de blocs inextricable qui complique fortement l’accès à l’Estany de Garrabea.

    Étape 26, p. 133 : à 10mn en contrebas du refuge de Viados par la piste, le petit camping El Forcallo est une alternative fort agréable et peu onéreuse au refuge.

    Étape 27, p. 137 : Attention quand il s’agit de « descendre à droite dans la prairie pour trouver le sentier qui vient de la Collada de la Cruz de Guardia » : il y a deux vallons parallèles. Si on descend trop tôt, on risque de s’embêter dans celui qui est le moins au sud, où ne passe pas de sentier. Ne pas hésiter à chercher le bon vallon, plus au sud, où passe le bon sentier balisé de la Cruz de Guardia.
    Pour ne pas le rater, peut-être est-il indiqué de ne descendre dans la prairie que lorsqu’on repère une plate-forme en ciment en contrebas. Le bon sentier passe à proximité.

    Étape 28, p. 151 : Comme cela a été signalé, il n’y a plus de refuge à Barroude. Il a entièrement brûlé en 2014.

    Étape 29, p. 153 : le gîte « Le Refuge » a lui aussi disparu, hélas. L’Auberge de la Munia est désormais une halte fort agréable, avec son petit camping.

    Étape 40, p.204 : Attention, il y a effectivement sur la crête une « petite porte » qui donne sur le vide, mais le bon passage pour descendre versant Est est un peu plus bas, au niveau d’une échelle qui enjambe la clôture. Le passage est spectaculaire, surtout vu de loin, mais sans danger. Attention toutefois sur la crête les – fréquents – jours de grand vent.
    Il est bon aussi de repérer assez tôt au loin à la boussole le col de Méhatzé, par où l’on passera. L’itinéraire décrit p. 205 est un peu complexe si l’on n’a pas effectué de repérage.

    Étape 41, p. 207 ; il était possible de camper à l’été 2019 dans « la belle prairie signalée », et le « refuge non gardé », au bord de la route goudronnée, offre des toilettes et des douches fort pratiques. Par contre, le Chalet Pedro n’accueillait plus les randonneurs, et n’assurait pas non plus le repas du soir. Mais il y a un petit restaurant non loin du « refuge non gardé »

    Étape 42, p. 212 : Attention à la Redoute du Lindus : bien descendre ONO vers le col de Burdincurutcheta, et ne pas filer plein ouest sur une crête qui semble évidente.

    Étape 43, p 216 : À l’été 2019, il y avait de l’eau au robinet du joli « petit ranch ». Merci au propriétaire !

    Étape 44, p. 219 : La dernière partie du topo est vague : je n’ai pas trouvé le « bar-restaurant à 425m ». J’ai rejoint le col de Lizarrieta en faisant quelques kilomètres non prévus sur la route goudronnée, puis j’ai dû me tromper dans le contournement du « dôme » et me suis retrouvé sur un sentier balisé blanc et rouge qui n’apparaissait pas sur ma carte. Heureusement un fermier m’a renseigné pour prendre le bon chemin du col de Lizuniaga, dont je n’étais éloigné que d’une demi-heure. Il faut avoir un peu de flair sur cette fin d’étape.

    Étape 45, p. 223 : Idem pour cette fin d’étape fastidieuse sur les routes et les rues goudronnées de Biriatou et Hendaye, à la recherche des marques quelque peu aléatoires du GR10. Bon courage !

    Quoi qu’il en soit, une traversée superbe.
    Elle est à la portée de tout bon marcheur.
    Sans nécessiter de grandes compétences montagnardes, elle est toutefois exigeante par moments.
    L’essentiel est de s’y engager avec humilité, persévérance, et une volonté tranquille.
    Je vous y souhaite autant de bonheur qu’elle m’en a procuré !

  12. Bonjour !

    Il se trouve que j’ai refait avec des amis, en ce début du mois d’août 2020, les 9 premières étapes de la Transpyr.

    Entre autres dans l’espoir de faire les étapes 6 et 7, Mariailles-Ull de Ter-Eyne, rendues impossibles l’an passé par les orages. Espoir déçu puisque de nouveaux orages nous ont obligés à redescendre sur le col de Mantet après la Porteille de Rotja.

    Je me permets cependant d’ajouter quelques compléments concernant les autres de ces 9 premières étapes à mon post du 12 mai de cette année.

    Tout d’abord, en ce qui concerne l’étape 4, Amélie-les Bains-Refuge de Batère : l’itinéraire marqué en jaune rouge au départ de Montbolo est désormais excellent et soigneusement balisé. Les remarques des pages 29 et 30-31 n’ont donc plus de raisons d’être. Il mène jusqu’à la Tour de Batère sans problème.

    Pour ce qui est de l’étape 9 (Refuge des Bouillouses-L’Hospitalet près l’Andorre) : en p. 50, il est dit de traverser le barrage de l’étang du Lanoux. Je l’avais fait l’an passé, moyennant une petite acrobatie par-dessus la grille barrant le passage, car la traversée du barrage est expressément interdite pour cause de sécurité.
    Il me semble plus recommandable – et plus respectueux de la loi – de suivre le GR 107 balisé en rouge et blanc jusqu’au-dessous du barrage, où l’on trouve sur la droite le sentier évident qui monte vers la Portella de Lanos. La perte de dénivelée est insignifiante, et le passage beaucoup plus sûr.

    Sur cette même étape, il est à noter que cette année la montée au Carlit a été remarquablement balisée. Difficile de se tromper désormais en empruntant des passages scabreux.

    Enfin, une remarque générale concernant la notion de « facilité » : il faut savoir qu’une étape comme la 2 par exemple (Col de l’Ouillat-Las Illas), considérée par la guide comme « Étape très facile », fait environ 28km selon un relevé GPS, le final s’effectuant de plus sur plusieurs km de goudron. L’ayant parcourue deux fois (2019 ;2020) par une température caniculaire – il y a de plus très peu d’eau sur le parcours – je peux dire qu’elle s’est transformée en l’une des étapes les plus cauchemardesques de la traversée. Plus que la traversée de la Maladetta !

    Attention donc à la notion de facilité, toute relative, et qui peut réserver bien des surprises.
    Une étape peut être facile du point de vue technique, alors que sa longueur et/ou les conditions peuvent la rendre difficile voire très difficile pour ce qui est de l’effort imposé et de la fatigue qu’elle suppose.

    Il en va de même par exemple de l’étape suivante (Las Illas- Amélie-les Bains) dont les 6h35 annoncées deviennent facilement 10h ou plus avec le contournement de Can Félix, etc. etc.

    Bonne fin d’été tout de même !

  13. Juste ce petit mot pour tous vous remercier, pour toutes vos remarques, qui me permettent de mieux préparer ma prochaine Transpyr’ prévue en 2021. J’ai fait les rectifs sur mon Topo Transpyr’. Merci

    1. Bonjour Tim ! As-tu toujours prévu de partir cet été ? Si oui, as-tu une trace GPS ou fais-tu à la carte ?

  14. Juste une remarque que j’aurais aimé poser à Georges Véron s’il était toujours de ce monde : « Pourquoi arriver et pour la Transpyr’ partir de Banyuls et pas Cerbère qui est l’autre porte frontière face à Hendaye ???
    Pour ma part, je partirai l’an prochain de Cerbère car ma descente sur Banyuls à la fin de ma traversée GR10 de 2015 était fastidieuse et peu jolie. J’espère que la montée par Cerbère sera plus avenante.

    1. Merci Tim pour … vos remerciements. Je ne connais pas la montée par Cerbère, qui semble en effet plus logique. Il semble qu’on peut rejoindre le col des Gascons et le GR 10 par les crêtes, par Puig Joan, Coll de la Creu, Puig del Mas et le Puig dels Gascons.
      À confirmer…
      Cordialement.
      Jean

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