Nous avons sorti cette info de notre article général sur les refuges pyrénéens car elle mérite une attention particulière.
A la suite d’un incendie survenu dans la nuit du 11 au 12 octobre 2014, le refuge de Barroude a été entièrement détruit ; heureusement sans faire de victime puisque le refuge était fermé. Pour l’instant, l’enquête sur les causes du sinistre est peut-être terminée mais le projet de reconstruction ne semble pas être à l’ordre du jour. En effet, selon une source proche du Parc (qui est propriétaire du refuge), il ne faut pas compter séjourner à Barroude avant 4 ou 5 ans. Le délai paraît incroyablement long mais le problème principal semble être le financement de cette reconstruction, dont le coût risque de dépasser allègrement le million d’euros ; il ne faut pas oublier que le refuge est situé à 2377 mètres d’altitude et que le moindre chantier nécessite hélicos et ouvriers spécialisés qui devront pouvoir dormir sur place, avec un minimum de confort. De plus, les travaux ne peuvent être réalisés que pendant la belle saison, qui ne dure guère plus de trois mois…
L’association « Sauvons la Géla » milite pour une reconstruction rapide, tout comme nous et tous ceux qui apprécient ce site, et qui appréciaient depuis plusieurs années maintenant l’accueil chaleureux qui leur était réservé au refuge, par Rozenn et Eric. Et quand je dis « accueil chaleureux », ce n’est pas pour faire bien : que vous preniez un café seul en milieu de journée ou que vous soyez un groupe de huit qui a réservé pour une demi-pension et qui prend moult consommations, l’accueil est le même, sans arrière-pensées mercantiles. D’ailleurs, Rozenn et Eric s’occupent désormais du refuge d’Arrémoulit.
D’un point de vue plus égoïste, c’est-à-dire pour la Trans Pyr’ (étape 28) et pour la HRP (étape 17), c’est un point de chute important qui disparaît pour quelques années au moins. Certes, les campeurs pourront toujours bivouaquer dans ce site grandiose où l’eau ne manque pas, mais pour les non-campeurs, il se profile une étape Parzan – Héas qui risque d’être redoutable. Déjà, l’étape 17 de la HRP qui relie Héas à Parzan, compte 9 heures de marche et 1500 mètres de dénivelé positif ; dans l’autre sens (celui de la Trans Pyr’), elle sera assurément plus longue d’une bonne heure (10h20 si l’on additionne les temps donnés dans le topo), avec 1900 mètres de dénivelé positif… Peut-être faudrait-il composer alors avec les refuges non gardés intermédiaires, à savoir le refugio de Barrosa, la cabane des Aguilous (réservée en priorité au berger) et la cabane d’Aguila.
Nous serons heureux bien sûr de vous annoncer dans un futur plus ou moins proche que le projet de reconstruction est ficelé, et dans un futur un peu moins proche, que la reconstruction elle-même est en cours. En attendant, les non-campeurs peuvent aussi prévoir une belle-étoile à Barroude…